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Funéraire: un secteur en pleine évolution qui se féminise et recrute

Un homme referme un cercueil.

Un homme referme un cercueil. - -

Les changements sociétaux liés aux obsèques génèrent de nouveaux besoins et donc une nouvelle approche pour les professionnels.

En cette période de Toussaint, le spécialiste des obsèques Roc Eclerc fait le point sur les évolutions du marché du funéraire en France. Elles sont profondes et ont pour conséquence un renouvellement de l'offre et de ses professionnels.

Le recours à la crémation est de plus en plus important. Elle ne concernait que 1% des Français en 1980 contre 40% l’an passé et 30% en 2010. "L’analyse des contrats de prévoyance permet d’ailleurs d’anticiper une accélération de la tendance, avec un taux qui devrait atteindre les 73% à l’horizon 2045", peut-on lire.

"Recul du fait religieux, assouplissement des interdits confessionnels, lien avec la nature…: si les raisons peuvent être multiples, cette tendance pose de nouveaux défis en termes d'infrastructures et de services dans les territoires", ajoute le spécialiste.

73% de crémations en 2045

Une progression qu'on doit aussi à son coût, la crémation a en effet toujours été plus économique que les enterrements. Mais se pose aujourd'hui la problématique du coût avec des prix du gaz en forte hausse. Les entreprises du secteur prévoient d'ailleurs d'importantes hausses de prix (+35%) dans les mois qui viennent.

Autre tendance de fond, la transformation d’une profession "dont la réalité correspond de moins en moins aux stéréotypes auxquels on l’associe".

Ces transformations impliquent un renouvellement des salariés du secteur. Les embauches sont ainsi à la hausse. Selon l'étude, les recrutements en CDI ont progressé de 30% entre 2019 et 2021 passant de 1624 à 2119 contrats signés.

"Le funéraire attire de plus en plus de personnes, notamment dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Des profils très différents se tournent chaque année vers ces professions à très forte dimension humaine. Les métiers d’accompagnement du funéraire sont aujourd’hui pleinement valorisés par des formations diplômantes. Ils requièrent en effet un certain nombre de compétences transverses, tant sur le plan technique que règlementaire ou psychologique: sens de l’écoute, de l’éthique, du devoir et du conseil", peut-on lire.

Nouveaux métiers et formations

De nouveaux métiers émergent comme celui de funeral planner, une nouvelle profession en plein essor qui s’apparente à celui de conseiller funéraire et de maître de cérémonie, pour accompagner les familles souhaitant organiser une cérémonie particulièrement personnalisée ou originale.

Enfin, la féminisation du secteur est clairement (enfin) en marche. "Depuis la fin du siècle dernier, en raison du recul des stéréotypes associés au secteur, celui-ci connaît une véritable féminisation qui se poursuit de manière continue", souligne l'observatoire. 34% de femmes travaillaient en 2020 dans le secteur contre 20% en 2005.

Roc Eclerc rappelle ainsi que "dans toutes les cultures, les femmes ont toujours joué un rôle particulier dans l’accomplissement des rites funéraires et dans l’observation du deuil. Pour autant, elles ont longtemps été tenues à l’écart de l’exercice des métiers du funéraires, réservés aux hommes".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business