BFM Business
Conso

En faillite, le fabricant de vélos VanMoof tente de rassurer ses clients

En failite depuis le 18 juillet, VanMoof a fini par communiquer auprès de ses clients. Un mail envoyé le 4 août rappelle les procédures judiciaires en cours et précise que la priorité du fabricant de vélos électriques néerlandais est de permettre aux clients de récupérer leurs avoirs.

Depuis le 18 juillet et la soudaine faillite de VanMoof, les clients du fabricant de vélos électriques peuvent se faire du souci. Certains ont versé un acompte pour s'acheter un des deux-roues haut de gamme de l'entreprise néerlandaise. VanMoof commercialisaient des vélos à partir de 2300 euros, et ses derniers modèles, les VanMoof S5 et A5, vont jusqu'à 3498 euros. D'autres ont apporté leur vélo pour réparation, avant d'apprendre l'insolvabilité de la société. Mais il est possible qu'aucun ne récupère son bien.

"Un liquidateur judiciaire est en cours de nomination par le Tribunal de Commerce de Paris. Les dates précises de cette procédure sont en cours d'élaboration", précise VanMoof dans un mail envoyé à ses clients ce vendredi 4 août. "Nous comprenons que la période est incertaine. Beaucoup d'entre vous ont des questions concernant vos commandes, le service et les réparations en cours", ajoute l'entreprise.

Les clients non prioritaires pour récupérer leurs avoirs

Mais VanMoof n'a guère de solution à apporter à ses clients pour le moment. "Nous vous prions de bien vouloir patienter pendant que nous suivons la procédure judiciaire et attendons les instructions du tribunal et des liquidateurs au fur et à mesure de leur nomination", explique l'entreprise.

Maigre consolation, VanMoof affiche sa bonne volonté et assure oeuvrer au remboursement de ses clients: "Sachez que notre priorité absolue est que vous récupériez vos avoirs. Nous travaillons avec les autorités légales locales pour que cela se produise le plus vite possible."

Reste qu'au regard de la hiérarchie des créanciers, dans le cadre d'une faillite, les clients comme les fournisseurs de VanMoof passeront après les administrations fiscales et les banques, rappelle Les Echos.

L'entreprise, fondée en 2009 par les frères Taco et Ties Carlier, a accumulé les pertes ces dernières années. Elles ont atteint 82,2 millions d'euros en 2021, puis encore de 78 millions d'euros en 2022.

Pièces exclusives et vélos bloqués

Présent dans plusieurs villes dans le monde, dont Paris, New York, San Francisco et Tokyo, VanMoof a réussi à commercialiser plus de 190.000 vélos, vendus notamment aux Pays-Bas. Des bicyclettes au design épuré conçues en interne, intégrant des pièces exclusives de la marque. Par conséquent, les vélos défectueux ne peuvent pas être réparés dans n'importe quel magasin dédiée à la petite reine. Et les propriétaires de vélos VanMoof risque d'éprouver des difficultés si leur bien est endommagé.

"Les administrateurs néerlandais envisagent un redémarrage des activités commerciales de VanMoof", indique néanmoins la société dans son mail. De quoi redonner un peu d'espoir aux clients de la marque. Mais là encore, aucune garantie n'est apportée.

Des acteurs de la mobilité se seraient déjà positionnés pour reprendre l'entreprise, comme la société italienne Micromobility, qui a soumis une offre officielle fin juillet.

En attendant, Cowboy, une marque belge concurrente de VanMoof, a déjà lancé une application - baptisée Bikey - pour permettre aux détenteurs de vélos connectés de pouvoir toujours les déverouiller. Une solution pour se passer des serveurs de VanMoof, dont les deux-roues nécessitent une clé numérique pour se mettre en route. Boost, une startup britannique, a également annoncé le lancement d'une application similaire, destinée à totalement remplacer celle de VanMoof. Avant que l'entreprise ne soit finalement reprise?

Thomas Chenel