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Elisabeth Borne veut "amortir la hausse" des péages d'autoroutes

Sur BFMTV/RMC, la Première ministre indique que des discussions avec les sociétés d'autoroutes sont prévues. Une étude montre néanmoins qu'une baisse des péages ne profiterait qu'aux ménages les plus riches.

L'annonce a une nouvelle fois suscité la polémique. Les péages d'autoroutes devraient fortement augmenter au 1er février, de l'ordre de 7 à 8%. En effet, dans les contrats entre l'État et les sociétés d'autoroute, il y a une formule de revalorisation annuelle des péages qui est décidée en février et qui prend en compte l'inflation.

Cette flambée en pleine crise du pouvoir d'achat passe mal, notamment au sein du gouvernement. Sur BFMTV/RMC, Elisabeth Borne indique ce lundi que des discussions avec les sociétés d'autoroutes sont bien prévues afin de trouver des solutions pour "amortir" cette hausse.

"Je vous confirme que le ministre chargé des Transports va réunir les présidents des sociétés d'autoroute pour regarder avec eux comment on peut amortir cette hausse" annonce-t-elle.

"Inconcevable"

Fin juillet, Clément Beaune affichait clairement son rejet d'une telle augmentation. "Je dis très clairement que, pour moi, il est inconcevable qu'il y ait une hausse en février prochain, de 7% ou 8%".

"Le gouvernement a concentré ses efforts sur le carburant, avec la ristourne de 18 centimes qui se prolonge jusqu’à l’automne. Nous allons, avec Bercy, réunir tous les acteurs autour de la table, pour réfléchir à des actions. Il serait utile que les sociétés d’autoroute fassent un geste", avait-il déclaré.

Une étude du cabinet Astarès montre néanmoins qu'une baisse voire une suppression des péages autoroutiers profiteraient assez peu aux ménages les plus fragiles.

Ainsi, une éventuelle suppression des péages génèrerait un gain de pouvoir d’achat annuel total de 1,1 milliard d’euros pour la moitié des ménages les plus modestes, mais coûterait 5 milliards d’euros à l’Etat en perte de recettes fiscales. Une baisse de 10% des péages (qui correspondrait à une division par deux des marges des sociétés autoroutières), engendrerait un gain de pouvoir d’achat moyen limité à 14 euros par an et par ménage, et de seulement 7 euros pour la moitié des ménages les plus modestes" peut-on lire dans une note.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business