E.Leclerc, Lidl, Action, Amazon... Les enseignes préférées des Français pour sauver leur pouvoir d'achat

De plus en plus inquiets pour leur pouvoir d'achat, les Français plébiscitent E.Leclerc pour les achats alimentaires et Action pour le non-alimentaire pour sauvegarder leur pouvoir d'achat.

L'inquiétude des Français pour leur pouvoir d'achat ne cesse de croître. Selon une étude Opinionway* pour la société Bonial, 53% des personnes interrogées se disent désormais inquiets. Ils étaient 48% il y a un an à la même période. Ils sont même 41% à s'estimer mécontents, 37% impuissant ou encore 27% résignés. Au total, la part de consommateurs qui ont une opinion négative de leur pouvoir d'achat s'élève à 88% (+5 points sur un an) et seulement 17% en ont une opinion positive (-6 points et même -9 points par rapport à décembre dernier).

E.Leclerc plébisicté devant Lidl et Aldi

Dans ce contexte de sinistrose, les consommateurs privilégient plus que jamais pour leurs achats les enseignes qui ont la meilleure image/prix. C'est le cas de E.Leclerc qui arrive en tête des réponses des consommateurs à la question "quelle enseigne alimentaire vous aide à améliorer votre pouvoir d'achat?". 64% des personnes citent E.Leclerc en tête devant Lidl (61%) et Aldi (51%).

E.Leclerc reste l'enseigne alimentaire numéro 1 pour les consommateurs. © Bonial

Un trio de tête qui a évolué en un an. Ainsi en juin 2022, c'était Lidl qui arrivait en tête devant E.Leclerc et Carrefour. Le discounter Aldi a fait une percée ces derniers mois qui peut s'expliquer par une forte hausse de sa notoriété avec l'intégration des 550 magasins rachetés à Leader Price.

Action vue comme l'enseigne la plus protectrice du pouvoir d'achat par les Français

Changement aussi en tête des enseignes privilégiées pour les achats non-alimentaires. Selon les Français interrogés, c'est désormais Action la chaîne de magasins la plus protectrice du pouvoir d'achat (67% la citent) devant Amazon (65%) et Kiabi (52%). En 2022, c'était le e-commerçant américain qui arrvait en tête devant Action et Decathlon. Une évolution qui traduit la préoccupation croissante des Français pour les achats essentiels. Les vêtements pas chers de Kiabi leur paraissent plus importants que les articles de sport et de loisir de Decathlon.

Action devient l'enseigne préférée des Français pour leur pouvoir d'achat. © Bonial

Des Français qui ont par ailleurs une perception différente des instituts concernant la hausse des prix. Ils estiment la hausse des prix de l'énergie à 24% en moyenne quand la hausse constatée par l'Insee était de 14,1% en février dernier. Alors que les prix de l’alimentation ont officiellement bondi entre février 2022 et février 2023 de 14,8%, les Français évaluent de leur côté ce chiffre à la hausse à hauteur de 22%. C'est sur les produits non-alimentaires que l'écart de perception est le plus grand puisque l'Insee mesure la hausse à 4,7% sur un an quand les Français l'estiment de leur côté à 17%, soit un écart de plus de 12 points!

"C’est tout le premier trimestre qui a vu rouge"

"Au delà du mois de mars, c’est tout le premier trimestre qui a vu rouge", constate Laurent Landel, le président de Bonial.

"L’inflation s’accélère et enregistre déjà une hausse de 0,3 point entre janvier et février 2023. Le contexte actuel incite les Français à optimiser leurs budgets quels que soient leurs besoins et leurs moyens", poursuit-il.

Cette optimisation passe par des coupes budgetaires sur les loisirs et achats plaisir. D'ailleurs même en cas de gain important de pouvoir d'achat, les Français ne se lâcheraient pas pour autant.

S'ils disposaient de 500 euros de revenus supplémentaires chaque mois, ils consacreraient la majeure partie aux achats de nécessité (210 euros contre 196 euros il y a un an) devant l'épargne (183 euros) et les achats plaisirs (107 euros). Un comportement prudent qui n'est pas de nature à relancer la consommation.

*Echantillon de 1021 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 15 au 16 mars 2023.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco