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La part des produits importés grimpe dans l'assiette des Français, et c'est mauvais pour la planète

La part des produits importés grimpe dans l'assiette des Français, et c'est mauvais pour la planète - CC

A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie, relaie une étude sur "l’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France". Elle met l’accent sur la part de plus en plus grande de l’empreinte carbone liée à la phase de production agricole, et l’importance du comportement des consommateurs.

Un quart de l’empreinte carbone totale des Français serait lié à l'alimentation. C’est ce que dénonce l’Ademe dans cette nouvelle étude. Une grande partie des émissions de gaz à effet de serre émis serait une conséquence de ce que nous mangeons. En cause notamment, la phase de production agricole, suivie du transport de marchandises (trajets longues distances liés à l’import, métropolitains ainsi que ceux des ménages dédiés à l’alimentation). Dans une moindre mesure, les phases de transformation, de distribution, de restauration et de consommation, jouent aussi un rôle dans cette situation.

L’élevage de nouveau pointé du doigt

Pour couvrir la demande alimentaire des Français, 26 millions d’hectares de surfaces agricoles sont nécessaires (surfaces cultivées, prairies …) en France ou ailleurs dans le monde selon l'Ademe. Cela représente presque l’équivalent de la surface agricole française.

Cette étape de production agricole représente de loin le premier poste d’émission de gaz à effet de serre (deux tiers environ). En cause principalement, les émissions de méthane liées à l’élevage, notamment de bovins (flatulences et éructations), qui seraient responsables de 44% des gaz à effet de serre émanant de la production agricole. Le protoxyde d’azote issu principalement de l’usage de fertilisants azotés sur les sols agricoles, serait quant à lui responsable de 34% de ces émissions.

Face à cette situation, l’Ademe recommande le développement de pratiques d’agro-écologie, comme une meilleure valorisation des engrais organiques, issus de matière vivante (animale, végétale, fongique, bactérienne) au détriment des engrais de synthèse, le développement de la production de légumineuses, comme les lentilles, les haricots, les fèves et les pois, mais aussi une réduction, des apports en protéines animales.

Trop de repas pris sur le pouce

Comme le rappelle l’Ademe, la consommation alimentaire des Français est répartie de façon équilibrée en deux postes majeurs: les boissons (52%) et les aliments solides (48%). L’assiette des Français est composée de fruits et les légumes (33%), de produits céréaliers (30%), de produits laitiers (21%) et d’autres produits animaux (13% - viande, poissons, œufs).

Principaux problèmes soulignés par l’étude: la consommation de plus en plus fréquente de repas issus de produits transformés pris sur le pouce hors domicile, et la part de produits importés en très forte augmentation dans notre alimentation, pouvant atteindre 40 à 50% pour les légumes.

"Ces pratiques ont des conséquences sur la santé des français, mais également sur l’impact carbone de l’alimentation", déplore l’Ademe, qui estime que "nos choix constituent un levier majeur. Par exemple en privilégiant les produits locaux et de saison et en mangeant moins de viande mais de meilleure qualité et issue d’élevages de proximité".

Marie Dupin (RMC)