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Dates de péremption proches, emballages abîmés… qu'est-ce qu'Ecobudget, le supermarché "anti-gaspillage"?

Le supermarché Ecobudget, à Saint-Amand-Montrond (Cher), propose à prix réduits des produits à dates courtes, à dates limites d'utilisation optimale dépassées ou aux emballages abîmés.

Un supermarché "anti-gaspillage". Yaourts bientôt périmés, conserves cabossées, fruits bien mûrs… Dans les rayons d'Ecobudget, à Saint-Amand-Montrond (Cher), on retrouve uniquement des produits frais à quelques jours de leur date de péremption (DLC), des conserves et des produits d'épicerie dont la date limite d'utilisation optimale (DLUO) est dépassée, des fruits et légumes à consommer rapidement ou encore des produits divers dont les emballages sont abîmés. Encore consommables et proposés à des prix cassés, allant de 30% à 60% de remise pour les clients.

De quoi "écouler 95% des produits qui étaient jusqu'alors jetés ou donnés" dans d'autres supermarchés, nous explique Sébastien Pillard, à la tête du groupe Sesyclau.

Avec ses dix magasins Intermarché et ses quatre magasins Netto dans l'Indre et le Cher, le groupe Sesyclau est l'un des plus importants adhérents du groupement Les Mousquetaires. Sa petite quinzaine de supermarchés accumule des gros volumes quotidiens de produits à date courte, périmés ou abîmés qui finissent à la poubelle, d'autant plus que le groupe possède aussi son propre atelier de transformation en boucherie, charcuterie-traiteur, fromages et poisson.

Or, "beaucoup de nos magasins sont implantés en milieu rural", où il y a peu de collectes pour les associations, précise Sébastien Pillard.

Panier moyen de 19 euros

Plutôt que d'installer des bacs "anti-gaspi" dans chaque magasin, l'entreprise berrichonne a préféré monter une enseigne séparée (sans lien avec Intermarché) en s'appuyant sur son circuit de logistique interne. Le matin, les camions quittent l'atelier de transformation et livrent les supermarchés, puis reviennent chargés des produits "anti-gaspi" pour garnir les rayons d'Ecobudget, installé à proximité de l'atelier. Soit "huit à dix palettes" chaque jour, précise Sébastien Pillard.

Grandes marques et marques de distributeur Intermarché/Netto se côtoient dans le magasin de 230 mètres carrés. Dans les bacs et sur les étagères, l'offre varie ainsi selon les arrivages quotidiens. Outre les produits alimentaires, Ecobudget propose également des produits d'hygiène et d'entretien, mais aussi des jouets, de la petite décoration, des ustensiles de cuisine ou encore des vêtements, du déstockage issu des supermarchés du groupe.

Le supermarché Ecobudget de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher.
Le supermarché Ecobudget de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher. © Groupe Sesyclau

Ouvert en février 2023, en pleine période inflationniste, Ecobudget a rapidement trouvé son public, assure Sébastien Pillard. Il accueille aujourd'hui 300 à 400 clients par jour (pour un panier moyen de 19 euros) et a enregistré 1,8 million d'euros de chiffre d'affaires sur ses douze premiers mois d'activité.

Mais Ecobudget se cantonnera à un seul magasin. "Ce n'est pas une enseigne que je veux développer au-delà", explique le gérant. D'autres franchisés de la grande distribution s'y sont intéressés, mais le modèle est difficilement réplicable si l'on ne possède pas un grand nombre de magasins.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV