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Dans les Pyrénées, les stations de ski s'allient pour survivre

Les stations de Cauterets et de Luz-Ardiden (Hautes-Pyrénées) ont officialisé le 6 décembre leur rapprochement.

Les stations de Cauterets et de Luz-Ardiden (Hautes-Pyrénées) ont officialisé le 6 décembre leur rapprochement. - Laurent Dard- AFP

De nombreuses stations pyrénéennes affichent un taux d'endettement élevé et des installations vétustes. Pour se renouveler, elles sont de plus en plus nombreuses à faire le choix de s'unir pour mutualiser les investissements et les infrastructures. Dernières en date : Cauterets et Luz-Ardiden.

Confrontées à des situations financières parfois précaires, les stations de ski des Pyrénées sont contraintes de s'unir pour mutualiser les coûts, effectuer les investissements nécessaires à leur survie et ainsi conquérir de nouvelles parts de marché. Exemple avec les fiançailles entre les stations de Cauterets et de Luz-Ardiden (Hautes-Pyrénées), officialisées le 6 décembre par un arrêté de création d'un syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM).

Dès l'hiver 2019-2020, les deux stations voisines fonctionneront sous la même bannière, avec en point d'orgue la création d'une télécabine reliant les deux domaines à l'horizon 2024, pour une montant évalué à 20 millions d'euros.

Augmenter son attractivité

"L'intérêt de ce mariage, c'est d'avoir une structure qui soit de taille suffisante pour faire face à l'avenir", assure Laurent Grandsimon, le maire de Luz-Saint-Sauveur, qui inclut la station de Luz-Ardiden. "On sait aujourd'hui que l'avenir s'écrira dans la mutualisation et le travail en commun. C'est incontournable", lance de son côté Michel Aury, le maire de Cauterets.

Grâce à ce mariage, la nouvelle station aura une attractivité bien supérieure. Les deux domaines sont complémentaires. Luz possède une capacité à skier qui est énorme mais l'hébergement y est en tension. Sur Cauterets c'est plutôt l'inverse. On a 25.000 lits mais une petite station, donc une surcapacité en termes d'hébergement", explique-t-il.

"Pour nous, à court terme, c'était aussi une question de survie, affirme Laurent Grandsimon. Nous avons une mauvaise structure d'endettement, avec des annuités d'emprunt qui augmentent chaque année. Cela nous met automatiquement en cessation de paiement dans les années à venir. Les banques refusaient de rééchelonner notre dette sans le mariage".

Des mariages déjà réussis

A la fin des années 90, la station de Barèges (Hautes-Pyrénées) a, elle aussi, connu de grosses difficultés financières. Une fusion avec les voisins de La Mongie en 2000 a donné naissance à la station du Grand Tourmalet, devenue aujourd'hui l'une des plus importantes du massif.

"C'était plus simple pour nous car nous étions physiquement reliés par le col du Tourmalet. Mais si ça n'avait pas été fait, il y en aurait aujourd'hui peut-être une qui aurait disparu et l'autre qui serait une station moyenne. La fusion a permis de se développer et d'avoir une taille critique nécessaire", commente Henri Mahourat, directeur du Grand Tourmalet.

Dans les Pyrénées-Orientales, Font-Romeu et Pyrénées 2000 ont aussi fait le choix du mariage en 2001 pour survivre et se développer. Un récent projet de nouvelle fusion avec Les Angles, Bolquère et Formiguères, qui prévoyait la création du deuxième plus grand domaine des Pyrénées en reliant les quatre stations entre elles, a en revanche été retoqué par le ministère de l'Environnement en 2016.

Mais les rapprochements ne sont pas que physiques. En Haute-Garonne, le département a décidé en 2018 de prendre la main sur les trois stations du département, Luchon-Superbagnères, Le Mourtis et Bourg d'Oueil, en les regroupant dans un syndicat mixte.

C.C. avec AFP