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Crise de l'énergie: une pénurie de gaz cet hiver est-elle possible?

Le Premier ministre Jean Castex a tenu à rassurer en indiquant que les réservoirs français "sont remplis à près de 90%". Un taux particulièrement élevé par rapport au reste de l'Europe, notamment en Allemagne où la situation est plus préoccupante.

La France devrait traverser l'hiver sans pénurie de gaz naturel. En tout cas, les réservoirs français "sont remplis à près de 90%", a indiqué le Premier ministre Jean Castex devant les députés, lors des traditionnelles questions au gouvernement, ce mardi.

Effectivement, Storengy, filiale d'Engie et principal stockeur en France, avait déjà annoncé au début du mois avoir atteint 84% de sa capacité de stockage. Le cap des 90% a désormais été franchi, comme l'a souligné le Premier ministre. "Les injections continuent et nous devrions aborder l'hiver avec des stocks pleins à près de 100 %" indiquait récemment aux Echos Pierre Chambon, directeur général de Storengy France. Les injections se poursuivent ainsi jusqu'au 31 octobre.

L'Allemagne manque de stocks

Dans le contexte de crise énergétique, c'est une bonne nouvelle qui permettra aux 11 millions de Français chauffés au gaz de passer l'hiver sans coupures d'autant que ces stockages peuvent rapidement devenir majeurs, surtout pour les jours de grand froid. "Ainsi les 5 et 6 janvier 2021, 66% du gaz consommé était issu des stockages" indique Storengy dans un communiqué. Un stockage devenu obligatoire par la règlementation et qui, d'ailleurs, a été acheté avant la flambée des prix.

Ces stockages ne coupent pas pour autant les importations mais permettent de répondre aux besoins lorsque l'Europe entière lutte contre les températures basses.

La situation est d'ailleurs plutôt inquiétante dans le reste de l'Europe où le niveau de stockage est à son plus bas niveau depuis dix ans, à 74% actuellement. La situation de l'Allemagne est même alarmante car ses réserves se limitent à 66% (contre plus de 90% l'année dernière à la même époque), tandis que l'Autriche n'en dispose que de la moitié. C'est désormais la météo de cette saison hivernale qui déterminera si les stocks seront suffisants ou non pour ces pays.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business