BFM Business
Conso

Coronavirus: la restauration rapide moins malmenée que les établissements traditionnels

Le marché de la restauration commerciale a vécu une "crise sans précédent" à cause du confinement. Selon une étude, la restauration rapide s'en sort plus facilement que la restauration à table.

Le marché de la restauration a été très affecté par la crise du Covid-19, surtout à cause du confinement. Il affiche des pertes de 35% en fréquentation et de 37% en dépenses sur les huit premiers mois de l'année, comparé à 2019, selon un bilan du spécialiste des études de marché NPD Group publié mardi.

A titre de comparaison: en Espagne, les dépenses se sont contractées de 43%, en Italie, de 40%, en Grande-Bretagne, de 39% et en Allemagne, de 32%, a précisé NPD. Dans l'Hexagone, "pendant les trois mois de confinement, le secteur a perdu autour des deux tiers des visites (-64%) et des dépenses (-70%), par rapport à la même période de 2019".

En 2019 le secteur représentait 57 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. De janvier à août, il n'a engrangé que 24 milliards d'euros de recettes, soit un manque à gagner de 14 milliards d'euros, comparé à l'an dernier.

Sans surprise, la restauration à table, qui n'a fonctionné qu'à hauteur de 15% de sa capacité normale en dépenses de mars à mai, a le plus souffert et enregistre une chute de près de 45% en visites et en valeur" de janvier à août, détaille NPD Group.

La restauration rapide, déjà rodée sur la vente à emporter et la livraison

La restauration commerciale "hors domicile" inclut la restauration avec service à table (cafés, bars, brasseries, cafétérias), la restauration rapide (fastfoods, ventes à emporter/livrées, sandwicheries, boulangeries, traiteurs), la restauration dans les transports et lieux de loisirs (musées), les entreprises et les distributeurs automatiques.

Le segment de la restauration rapide -pour qui livraison et vente à emporter représentaient déjà 80 à 90% des visites- a "su tirer son épingle du jeu" avec des pertes de 25% entre janvier et août et des recettes divisées par deux de mars à mai.

Ce sont des atouts qui permettent aux établissements de rester à flot, même si les conditions se durcissent", commente auprès de l'AFP Maria Bertoch, experte chez NPD Group.

Une reprise plus lente pour la restauration à table

Quant à la reprise estivale, elle s'est avérée encore plus contrastée. En effet la restauration rapide "affiche une reprise beaucoup plus rapide puisqu'elle n'est qu'à -16% en valeur comparé à l'été 2019, avec une "remontée fulgurante" des segments pizzerias et burgers, "preuve que les options rapides, à emporter et qui séduisent un public jeune portent le dynamisme du marché", selon l'étude.

En revanche la reprise pour la restauration à table est "plus lente: le circuit n'a retrouvé que 70% de sa valeur", mais le repas du soir n'affiche qu'un recul de 29% en visites en comparaison avec l'été 2019.

Le Covid-19 a accentué des tendances de consommation déjà à l'oeuvre: sur l'été la livraison (+34%), le "click and collect" (+34%) et le "drive" (+40%) ont "accéléré leur croissance et permis de limiter les pertes de l'ensemble du secteur".

P.D. avec AFP