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Coronavirus: CGT, CFDT et SUD proposent à Amazon France une reprise d'activité par étapes

A défaut de négociation, les syndicats se réservent le droit de "mener toutes les actions, y compris judiciaires, afin d'obtenir le respect des droits des salariés et de leurs représentants"

A défaut de négociation, les syndicats se réservent le droit de "mener toutes les actions, y compris judiciaires, afin d'obtenir le respect des droits des salariés et de leurs représentants" - AFP

Les syndicats CGT, CFDT et SUD d'Amazon France proposent à la direction une reprise progressive d'activité, alors que le géant américain de la logistique a fermé jusqu'au 5 mai ses centres français.

"Contrairement à ce que vous affirmez partout, les organisations syndicales, quasi unanimes, n'ont d'autre but que protéger la santé des salariés, des intérimaires, des salariés des entreprises extérieures intervenant dans les entrepôts ainsi que par ricochet, les proches de l'ensemble de ces travailleurs", indiquent la CGT, CFDT et SUD d'Amazon France. Dans communiqué commun diffusé mercredi, les syndicats proposent à la direction une reprise progressive d'activité.

Les trois organisations détaillent une proposition qui prévoit une consultation des instances représentatives en deux étapes.

La première s'étendant sur une "dizaine de jours maximum" pour préparer une reprise d'activité "limitée avec des effectifs réduits et une organisation du travail révisée". 
"La seconde d'environ un mois, qui commencerait par exemple deux semaines après cette reprise d'activité limitée et après présentation par la direction d'un retour d'expérience, avant une reprise d'activité complète".

A défaut de négociation, les syndicats se réservent le droit de "mener toutes les actions, y compris judiciaires, afin d'obtenir le respect des droits des salariés et de leurs représentants".

Ils réitèrent aussi leur demande d'un paiement à 100% des salaires des personnels ayant exercé leur droit de retrait.

Les entrepôts jusqu'au 5 mai

Amazon a été sommé vendredi par la cour d'appel de Versailles de procéder à une évaluation des risques liés à la crise du coronavirus avec les représentants du personnel et de réduire son activité d'ici là sous astreinte de 100.000 euros par infractions constatée.

Le groupe a préféré fermer ses entrepôts jusqu'au 5 mai. Un comité social et économique central (CSEC) convoqué lundi a été repoussé à mercredi 14h.

Me Judith Krivine, avocate conseil de SUD/Solidaires, craint qu'"Amazon joue la montre en attendant le décret réduisant les délais de consultation du personnel pour les reprises d'activité".

Le groupe avait jugé vendredi que "l'enjeu principal n'est pas tant la sécurité que la volonté de certaines organisations syndicales de tirer parti d'un processus de consultation complexe avec les CSE".

Une ordonnance prévoit la réduction des délais de consultation des CSE sur les décisions de l'employeur face au Covid-19. Me Krivine craint que ces délais soient réduits à 8 jours contre 1 mois actuellement (2 mois en cas d'expertise et 3 mois si les comités d'établissement sont consultés).

"Ce serait une atteinte aux droits des salariés et du sur-mesure pour Amazon", s'insurge-t-elle.

P.S. avec AFP