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Consigne des bouteilles plastiques: vers un recul en 2023 de sa mise en place

Après le rejet du Sénat fin septembre, le gouvernement temporise sur la consigne des bouteilles en plastique en proposant des expérimentations à l'horizon 2023.

Après le rejet du Sénat fin septembre, le gouvernement temporise sur la consigne des bouteilles en plastique en proposant des expérimentations à l'horizon 2023. - Indranil Mukherjee-AFP

Après le rejet du Sénat fin septembre, le gouvernement temporise sur la consigne des bouteilles en plastique en proposant des "expérimentations" dans les territoires "volontaires" pour une mise en place réalisée en 2023.

Le gouvernement cale sur la mise en place d'un dispositif de consigne pour le recyclage des bouteilles en plastique que les Français appellent pourtant de leurs voeux. Retoqué par le Sénat en septembre dernier, après de vifs débats avec la secrétaire d'État Brune Poirson,celle-ci et sa ministre de tutelle Elisabeth Borne et sa secrétaire d'Etat Brune Poirson proposent désormais une "mise en place de la consigne mixte pour recyclage et réemploi (...) au terme d'un bilan d'étape de l'extension des consignes de tri (instructions pour le tri sélectif, ndlr) qui sera réalisé en 2023".

"Dans l'intervalle", l'exécutif gouvernemental évoque "le lancement des expérimentations de consigne sur les territoires volontaires (notamment en outre-mer)". Le gouvernement confirme aussi son objectif de réduction des plastiques à usage unique ainsi que les objectifs européens de 77% de collecte pour recyclage des bouteilles en plastique en 2025 et 90% en 2029.

Le Sénat, dans un quasi-consensus, avait rejeté la consigne pour recyclage fin septembre, en la limitant au réemploi et à la réutilisation. Les sénateurs avaient évoqué des motifs "écologiques", critiquant notamment le "lobbying" de grandes entreprises favorables à la consigne comme Coca Cola.

Les élus redoutent la perte de recettes de revente des plastiques

Les élus, appuyés par la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec), craignaient aussi et surtout un impact financier négatif de cette mesure se traduisant par des pertes de recette pour leurs collectivités, qui vendent leurs déchets à des entreprises spécialisées.

De l'autre côté, des ONG environnementales et des militants écolos ont pris position en faveur de la consigne dont l'ex-ministre Nicolas Hulot, pour qui "la consigne pour recyclage couplée à la consigne pour réemploi est une première étape pour améliorer la collecte".

Le gouvernement insiste sur la "concertation" menée avec les acteurs. Au cabinet du ministère de la Transition écologique, on souligne que le consensus "indique clairement l'objectif de mettre en place la consigne avec un chemin et une méthode commune".

Frédéric Bergé avec AFP