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Colonies veut faire décoller l’habitat partagé en France

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Le pionnier français du coliving, ces immeubles où les locataires partagent la cuisine, la buanderie et autres espaces mis en commun, opère désormais 6 résidences. Son cofondateur, Alexandre Martin, a détaillé ses ambitions ce lundi sur BFM Business.

Colonies, le pionnier français du coliving, a été fondé en 2017. L’entreprise qui a levé 11 millions d’euros en 2019 opère aujourd’hui 6 résidences partagées. Des sites à Paris, Fontainebleau, Noisy-le-Grand, et deux autres à Berlin, sur lesquels veillent 40 employés. Alexandre Martin, le cofondateur de Colonies, a expliqué ce lundi les contours de ce nouveau mode d’habitation qu’il espère voir se généraliser dans l’Hexagone.

"Le constat de base c’est que le logement dans les grandes villes, c’est cher, c’est compliqué, c’est de moins en moins confortable, et il y a de plus en plus de demandes pour des colocations", souligne Alexandre Martin. "On s’est dit qu’on pouvait proposer un produit d’habitation, nouveau dans sa structure. Un logement dans lequel vous avez une partie privative -une chambre, un studio ou même un T2- et des parties partagées entre tous les habitants, comme par exemple la cuisine et la salle à manger. Et même, si on a des volumes un peu plus larges, on peut avoir une salle de cinéma, une bibliothèque, un jardin, etc".

Colonies sélectionne les locataires

Pour constituer une communauté qui va bien fonctionner, "on s’assure qu’il n’y ait aucune friction entre locataires concernant le partage d’espace". Chaque nouveau locataire est ainsi coaché par un membre de Colonies, qui lui explique le fonctionnement et les bonnes pratiques à adopter dans l’immeuble.

La sélection des colocataires est également réalisée par Colonies. "Aujourd’hui quand vous cherchez un appartement, on vérifie que vous ayez un bon dossier financier, chez Colonies on s’assure aussi que vous allez ben vous entendre avec les personnes avec qui vous allez partager les espaces, pour faire en sorte que l’expérience soit bonne et enrichissante pour tout le monde".

Chez Colonies, le loyer, compris entre 850 et 1300 euros par mois, est "clé-en-main", c’est-à-dire qu’il inclue toutes les charges et autres factures. Mais est-ce assez pour que l’entreprise atteignent la rentabilité ? WeWork, figure de proue de ces sociétés qui achètent de l’immobilier pour en faire des espaces partagés, en l'occurrence pour du coworking, connaît de nombreux déboires. La faute à un modèle qui demande énormément de capitaux.

"Nous actuellement, nous n’achetons pas les biens, répond le cofondateur de Colonies. Nous travaillons avec des investisseurs institutionnels qui les achètent pour nous. L’idée c’était justement de rediriger ces fonds d’ordinaire consacré à l’hôtellerie ou l’immobilier de bureau vers le logement".

De son côté, Colonies se charge de trouver les biens. "On fait le projet architectural, on exécute les travaux, et ensuite on opère ces lieux. On n’en est que les gestionnaires. Et notre modèle tient parce que, déjà, nous utilisons 100% de l’espace disponible pour créer de l’usage". L’entreprise prévoit ainsi d’opérer 50 résidences partagées d’ici la fin de l’année.

Nina Godart