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Chats et chiens: pourquoi il peut être difficile de trouver des croquettes pour vos animaux

Des rayons vides, des références manquantes… En plus d’une hausse des prix due à l’inflation, la filière des aliments pour chiens et chats subit des ruptures de produits. Explications.

Les rayons de croquettes sont presque vides. Depuis quelques semaines, les supermarchés et animaleries ont du mal à s’approvisionner auprès des fabricants de croquettes et autres pâtés. Si le taux d’inflation sur ces produits était déjà élevé, le taux de rupture l’est également.

D’après l’institut spécialisé IRI, il avoisinerait les 10%, en hausse de 2,3 points sur un an. Et sur les aliments secs pour chats, la rupture s’élève à 10,2%, en hausse de 4,2 points sur un an, en faisant le produit le plus touché par les pénuries. Quasiment le double des œufs, du beurre et du lait, qui ont pourtant brillé par leur absence dans les rayons ces derniers mois.

Des raisons multiples

Les raisons semblent être multiples et surtout, personne n’a les mêmes. La marque Purina France invoque le contexte économique mondial qui continu "d’être confrontée à une combinaison d’événements sans précédent entraînant une augmentation exceptionnelle des coûts de production".

La hausse de la demande, depuis la crise du Covid-19, est aussi en cause. En effet, les confinements successifs ont poussé de nombreux ménages à adopter un compagnon à quatre pattes. Entre 2020 et 2021, l'I-CAD*, a enregistré des identifications en hausse de 7% pour les chiens et 12% pour les chats. Purina France serait alors incapable d’"absorber cette demande". En cause? "La conjoncture qui a ralenti les projets d’investissement".

Fièvre porcine et grippe aviaire en cause

Pourtant, d’après Rodolphe Bonnasse, président du groupe Aristide et spécialiste de la grande distribution, la raison de ces pénuries est ailleurs. "Il existe une rupture de la chaîne de production" explique-t-il. La fièvre porcine et la grippe aviaire qui ont touché les producteurs, ont entraîné "une absence de matières premières".

"90 % des aliments pour chien sont issus de porcs ou de volailles", ajoute-t-il.

Et dans ce contexte, "les producteurs ont privilégié les débouchés de viandes pour la consommation humaine plutôt qu’animale". Si la situation ne semble pas prête à s’arranger, les industriels seraient tout de même à la recherche de "nouvelles formules", pour pallier le problème.

Les ruptures et les hausses des prix mettront donc un nouveau coup de couteau dans le budget des ménages, déjà bien entamé par l’inflation sans précédent que connaissent les aliments pour animaux. Selon Rodolphe Bonnasse, la hausse est de "140 euros par an" supplémentaire en moyenne par rapport à 2020, pour un propriétaire de chien ou de chat.

*Source: fichier national I-CAD. N’est considérée pour base de calcul, dans les informations fournies, que la première identification de l’animal, qu’elle soit réalisée par puce électronique ou par tatouage, en 2021.

Eva Serayol