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"C'est une consécration": la fierté des vignerons bordelais après la reconnaissance de leurs rosés

Quelques bouteilles de rosé (Photo d'illustration).

Quelques bouteilles de rosé (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Susanne Nilsson

Les vins rosés de Bordeaux ont de quoi rivaliser avec ceux de Provence. C'est ce que révèle la récente dégustation à l'aveugle organisée par La Revue du vin de France, au terme de laquelle trois rosés bordelais se sont imposés dans le top 10 des meilleurs crus. "Une fierté" et "une consécration" pour les producteurs locaux.

"Quelle fierté pour notre région!" Les viticuleurs bordelais sont aux anges ces dernières semaines, depuis qu'une dégustation de vin à l'aveugle organisée par la Revue du vin de France a mis en lumière la qualité des rosés de Bordeaux, biens moins chers que ceux de Provence.

À l'issue de cette dégustation qui a eu lieu à Paris, les cinq dégustateurs professionnels ont placé trois vins rosés de Provence sur le podium. Mais à la surprise générale, un vin bordelais s'impose en 4e position du classement, et deux autres crus bordelais se hissent même dans le top 10.

Le rosé n'est "plus un sous-produit du rouge"

Avec une note de 89,6/100, le Tutiac ZRP (zéro résidu de pesticides) de Bordeaux a été qualifié de "structuré, élégant et équilibré dans l’ensemble" par les dégustateurs et estimé entre 10 et 25 euros alors qu'il coûte en vérité 5,70 euros. Ce rosé bordelais prend donc la quatrième place du classement, ex-aequo avec le Bandol provençal, qui lui est commercialisé à environ 22 euros euros la bouteille.

Une nouvelle qui ravit ses producteurs, dont les ventes explosent ces derniers jours, puisque 90% du volume de production réapprovisionné jeudi a été vendu en seulement une journée, comme l'a fait savoir à BFMTV.com Damien Malejacq, responsable marketing des vignerons de Tutiac, une coopérative née dans les années 1970, qui réunit aujourd'hui plus de 500 vignerons.

"Quelle agréable surprise! On savait qu'on avait énormément musclé notre jeu sur les rosés ces cinq dernières années, mais le voir confirmé comme ça, pour nous c'est une véritable consécration", se réjouit Damien Malejacq.

"On parle souvent des rouges de Bordeaux, à raison, mais je trouve qu'on a su se renouveler, aller sur un nouveau terrain et en plus être à la hauteur! Quelle reconnaissance! Il est loin le temps où dans la région, les vins rosés étaient considérés comme des 'sous-produits' du rouge. Ils ont longtemps été des rosés de saignée (obtenus à partir d'une vendange mise en cuve mais destinée à produire du vin rouge)", ajoute-t-il.

"La tendance de consommation va dans ce sens"

Mais au fil des années, la technique s'est affinée. Damien Malejacq explique que les viticulteurs suivent désormais "un itinéraire technique bien précis, pensé de A à Z", et spécifiquement dédié au rosé. "Désormais dans la vigne, une parcelle lui est clairement dédiée. On la vendange volontairement plus tôt que pour les rouges - fin août - , et on le fait vers 1H du matin pour que les grappes soient très fraîches.

"Ensuite, on travaille sous atmosphère contrôlée pour éviter que le vin ne s'abîme pendant la vinification et être sûr qu'ils soient très clairs, avec une aromatique très précise, très gourmande, avec beaucoup de finesse", poursuit-il.

Puis derrière le Cadet rosé bio à 5,11 euros - noté à 89,2/100 et placé en 6e position -, c'est le rosé Château La Verrière qui occupe la 10e place, avec une note de 87,4/100 et un prix de 5,70 euros. "Ça fait plaisir, ça nous encourage", ont réagi les producteurs Dolorès et Alain Bessette, interrogés par BFMTV.com, qui se sont mis au rosé il y a trois ans seulement. "On ne s'attendait pas forcément à se retrouver classés devant certains grands noms, considérés comme des références, mais ça prouve qu'on s'améliore d'année en année".

Les producteurs bordelais se réjouissent tout particulièrement de cette consécration, à l'heure où "on remarque que la tendance de consommation va dans ce sens puisque les gens recherchent des vins plus frais, plus légers", comme l'explique Damien Malejacq de Tutiac.

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Jeanne Bulant Journaliste BFMTV