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Black Friday: comment éviter les arnaques et ne pas se faire "avoir" par des promotions trompeuses

Outre les escroqueries, certains commerçants profitent du Black Friday pour entretenir une ambiguité sur les prix affichés et laisser penser à une remise significative.

"Fausses annonces promotionnelles, faux sites Internet (...), hameçonnage par SMS, téléphone ou courriel, faux transporteur, faux support technique, fausses confirmations de commande, faux service après-vente, attaques par virus ou rançongiciels"... La liste d'escroqueries potentielles citée par le site du gouvernement consacré à la cybermalveillance et dont les consommateurs peuvent être la cible, est vertigineuse. C'est pourquoi cybermalveillance.gouv.fr appelle les acheteurs à faire preuve de "la plus grande vigilance", alors que le Black Friday se tient ce vendredi.

Cette journée de promotions, qui tombe le 24 novembre cette année, représente en effet l'occasion idéale pour les escrocs de se fondre dans la profusion d'offres. Heureusement, un certain nombre de précautions permet d'éviter les fraudes ou les pratiques trompeuses.

Vérifier au maximum avant d'acheter

"Faites un minimum de vérification avant d’acheter", conseille tout d'abord le site cybermalveillance.gouv, le site du gouvernement dédié à la prévention d'actes de cybermalveillance. Pour tout achat en ligne, les vérifications doivent porter sur l'existence réelle du e-commerçant, sa notoriété, la véracité de la promotion et la sécurité de la transaction.

"Au moment du Black Friday, ce sont les mêmes arnaques que l'on retrouve tout au long de l'année, indique Grégory Caret, directeur de l'Observatoire de la consommation. La plupart passent par le biais de faux sites marchands et du renseignement des coordonnées bancaires".

Il faut donc éviter de se précipiter sur les offres alléchantes. Et ce, même (et peut-être davantage encore) si les vendeurs en ligne peuvent vous laisser penser qu'il y a urgence à réaliser votre achat, en évoquant un stock presque vide ou encore une offre temporaire.

L'hameçonnage via les réseaux sociaux

"Une des arnaques que l'on voit remonter c'est l'hameçonnage via les réseaux sociaux qui s'affiche comme une publicité dans le flux de contenus", alerte également Grégory Caret. Certains indices peuvent toutefois trahir les fraudeurs.

"Contrôlez qu'il s'agit bien du site de la marque connue en inspectant attentivement l'URL (adresse qui apparaît dans la barre d'adresse en haut de votre navigateur), en allant directement sur le site marchand pour vérifier l'existence et le prix du produit annoncé", conseille la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur son site.

"Mais certains escrocs reproduisent des URL réalistes", pointe Grégory Caret.

"Il vaut mieux privilégier le site de la marque ou privilégier les sites référents ou que l'on connaît déjà", estime le directeur de l'Observatoire de la consommation.

D'autres malfaiteurs peuvent aussi se faire passer pour un transporteur de colis via des SMS notamment et vous convaincre de cliquer sur un lien. Dans tous les cas, il est recommandé de "ne pas cliquer sur les liens, et de porter attention aux fautes d'orthographe ou de syntaxe".

La DGCCRF alerte aussi contre la contrefaçon. "Soyez attentifs aux étiquettes et à l’emballage, si vous achetez en magasin, ils peuvent vous alerter sur l’origine réelle du produit (typographie étrange, fautes d’orthographe…)", précise-t-elle.

De manière générale, sur son site dédié à la cybermalveillance, le gouvernement recommande de toujours considérer comme "suspecte par principe" une offre qui vous semble "trop généreuse" par rapport aux prix des concurrents.

Au-delà des fraudes, des pratiques abusives

Mais au-delà des arnaques, méfiez-vous aussi des pratiques abusives ou du manque de transparence de certains vendeurs en ligne. Une offre trop alléchante n'est pas forcément le signe d'une fraude en tant que telle. Elle peut aussi être le signe d'un manque de transparence voire d'une manipulation des prix de la part du vendeur face auxquels les consommateurs doivent aussi être très vigilants en cette période de Black Friday.

"On n'est pas dans une période de soldes, il n'y a pas de ventes à perte autorisée pendant le Black Friday, rappelle Grégory Caret. On est en droit de se méfier devant des promotions de -40 ou -50%".

Depuis mai 2022, de nouvelles règles issues de la directive européenne dite "Omnibus" visant à lutter contre les fausses promotions s'appliquent en France. Depuis, les réductions de prix affichées par les vendeurs doivent prendre comme référence le prix le plus bas pratiqué au cours des trente derniers jours précédents.

Mais l'entrée en vigueur de cette nouvelle règle n'empêche pas les dérives. "Les professionnels peuvent volontairement procéder à des hausses de prix sur le mois précédant la promotion afin de la rendre artificiellement plus importante et donc plus attractive", souligne le patron de l'Observatoire de la consommation.

Prix de comparaison ou prix conseillé par la marque

Par ailleurs, les e-commerçants ont quand même le droit de mentionner un prix de comparaison, c’est-à-dire une moyenne des prix pratiqués par d'autres professionnels. "Dans ce cas, le consommateur doit alors être clairement informé qu’il s’agit d’une comparaison de prix et non d’une réduction, ainsi que de la nature de ce prix de comparaison (prix conseillé fabricant, prix habituellement constaté, etc.)", précise le site de la DGCCRF.

"Toutefois, les consommateurs qui n'ont pour la plupart pas intégré cet aspect de la loi peuvent comprendre cet affichage comme une belle remise de prix", rapporte Grégory Caret. Le prix conseillé par la marque peut aussi être mentionné sur le site du distributeur comme élément de comparaison au prix pratiqué, laissant là aussi penser à une réduction de prix qui n'existe pas en réalité.

Contre ces pratiques légales mais trompeuses, les consommateurs ne disposent que d'une seule arme: la vigilance.

"Ciblez les produits que vous désirez et comparez les prix en amont: cela vous permet de vérifier que vous achetez bien au prix le plus bas actuellement sur le marché et que la potentielle réduction fait bien référence au prix le plus bas pratiqué par le professionnel au cours des 30 jours précédents", conseille ainsi la DGCCRF.

Par ailleurs, pour lutter contre l'obsolescence programmée et s'assurer de la durabilité des produits notamment électroniques et électroménagers, la Répression des fraudes rappelle la mention obligatoire d'un indice de réparabilité par les professionnels. "Cet indice permet au consommateur de jauger la possibilité de réparer le produit qu’il achète", explique-t-elle sur son site.

Enfin, en tant que consommateur vous disposez d'un délai de rétractation que vous pouvez activer sur un certain nombre de produits (à l'exception des places de spectacle ou des produits personnalisés notamment), qu'ils soient en promotion ou non. "Lorsque le délai de rétractation existe, un formulaire respectant un modèle donné doit vous être envoyé", précise la DGCCRF.

Nina Le Clerre