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Bientôt une affichette "Shrinkflation" dans les supermarchés pour alerter les consommateurs

La ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire avait promis d'obliger les distributeurs à rendre ces hausses des prix au kilo plus transparentes. On en sait désormais davantage.

Chose promise, chose due. Le gouvernement va imposer aux supermarchés une affichette alertant les consommateurs d'une réduction des quantités d'un produit à prix inchangés, a déclaré à Ouest-France Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation.

Une mesure déjà évoquée, sans plus de détails, la semaine passée au micro d'Apolline de Malherbe dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC. "Quand il y en a moins dans le même paquet, ce sera une information qui devra être affichée", avait-elle assuré.

Baptisée "shrinkflation" - contraction du terme anglais "shrink" (rétrécir) et d’inflation - et dénoncée par les associations de consommateurs, elle est justifiée par les industriels comme un moyen de faire face à la flambée des coûts depuis plus de deux ans.

Une affichette en rayon valable deux mois

Ce jeudi 18 avril, Olivia Grégoire a accueilli dans son bureau à Bercy quatre lecteurs de Ouest-France pour aborder le sujet de la transparence de l'information aux consommateurs. On y apprend qu'un arrêté a été signé le 16 avril pour déployer une mesure contre les pratiques de "shrinkflation" en magasin.

"À partir du 1ᵉʳ juillet, quand des produits (alimentaires ou non alimentaires d'ailleurs) seront shrinkflatés, il y aura une affichette dans le rayon durant deux mois", a indiqué Olivia Grégoire tout en qualifiant cette shrinkflation d'une "façon délibérée de prendre les consommateurs pour des pigeons". Sur cette affichette, "sera écrit: pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X €".

"Durant le pic de l’inflation, on a vu fleurir effectivement des pratiques qui sont légales mais qui ne sont pas correctes. Ceux qui vont au supermarché régulièrement, et j’en fais partie, ne se rendent pas compte que pour le même prix, ils ont moins de produit ou que pour le même prix, il y a des ingrédients nobles qui ont été remplacés par des ingrédients moins nobles."

"Une perte de temps"

"Si un décret sort, nous le respecterons et l'appliquerons mais nous le regrettons", avait indiqué en janvier le patron du 4e distributeur français, Système U, Dominique Schelcher. "C'est l'industriel qui sait que son emballage a baissé, que la recette a été remise en cause", a-t-il dit, craignant "une perte de temps" pour les équipes en magasin.

Le distributeur Carrefour avait aussi réduit drastiquement les quantités de ses légumes "premiers prix" pour rester sous le 1 euro, rappelait en décembre le média 60 millions de consommateurs, évoquant le passage de trois à deux salades ou la réduction d'un tiers du filet de pommes de terre.

Olivia Grégoire a par ailleurs indiqué souhaiter que cette obligation incombe, à l'avenir, aux industriels plutôt qu'au distributeur, et ce, au niveau européen, à l'occasion d'une "révision des règles de l'information du consommateur sur les denrées alimentaires en Europe en 2025."

P. B. avec AFP