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Bien qu'elles se disent écolos, les classes aisées sont celles qui polluent le plus

Prendre l'avion pèse sur l'environnement.

Prendre l'avion pèse sur l'environnement. - Jeshoots.com- CC

Acheter des légumes bio ne suffit pas à sauver la planète. Alors que les classes supérieures ont une sensibilité environnementale plus poussée que les autres, elles sont celles qui ont la plus forte empreinte carbone, selon une étude du Crédoc. La faute aux équipements numériques et aux voyages.

Petit à petit, les Français prennent conscience que leur mode de vie nuit à l'environnement. Les classes aisées y sont les plus sensibles, mais cela constitue un engagement de façade, selon une étude du Credoc. L’impact d’un consommateur sur l’environnement, particulièrement à travers ses émissions de gaz à effet de serre, dépend largement du revenu: plus il est élevé et plus le consommateur utilise des ressources et pollue.

Ainsi, les 40% des plus riches et diplômés du supérieur affichent un score de 41,3 sur le plan de la sensibilité environnementale. Mais leur empreinte écologique est de 46,4%. Pour comparer, les Français ayant une faible capital économique et culturel ont un score de sensibilité environnementale de 33,6 mais leur empreinte écologique est de 40,2.

Le succès des produits en vrac

Les Français se montrent sensibles aux messages sur le consommer mieux. Ils consomment ainsi plus de bio (70% de la population a acheté au moins un produit bio au cours des six derniers mois), privilégient les circuits courts et le vrac entre dans les mœurs (+15 points) ainsi que l'achat de produits d'occasion. Les plus diplômés sont ceux qui ont le plus adopté ces petits gestes bons pour la planète.

Mais ces efforts pour se donner bonne conscience sont annulés par un mode de vie où l'on prend facilement l'avion et la voiture dans le cadre de ses loisirs. Une tendance qui s'illustre dans ce paradoxe: ce sont ceux qui ont fait au moins un trajet en avion qui ont le plus déclaré limiter leur consommation de viande (48% contre 41%) et qui ont le plus acheté de produits issus de l’agriculture biologique (78% contre 67%). L'équipement en produits numériques, et la consommation électrique qui va avec, pèse aussi dans l'empreinte carbone affichée chez les plus aisés.

Pour les chercheurs du Credoc, ces contradictions s'expliquent par les limites de la conscience et de l'action individuelles.

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Coralie Cathelinais