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Avec la fermeture des rayons non-essentiels, le chômage partiel arrive en grandes surfaces

Les salariés des grandes surfaces au chômage partiel.

Les salariés des grandes surfaces au chômage partiel. - BFMTV

Epargnée lors du premier confinement, la grande distribution va devoir mettre des salariés au chômage partiel à cause de la fermeture des rayons non-essentiels. Toutes les enseignes ne pourront pas compenser le manque à gagner pour les salariés.

Si le premier confinement avait largement profité à la grande distribution, il n'en est pas de même pour le second. La fermeture des rayons non-essentiels nuit fortement au secteur. Ainsi Intermarché a constaté une baisse de 20% de sa fréquentation depuis le début du confinement et estime son manque à gagner à 25 millions d'euros par semaine.

Du côté d'Auchan, la chute est encore plus brutale. L'enseigne d'hypermarchés qui réalisait des ventes bien plus importantes dans le non-alimentaire qu'Intermarché constate une baisse de l'ordre de 25 à 40% depuis que les rayons "non-essentiels" ont été rendus inacessibles.

Si les très grandes surfaces (plus de 7500 m²) avaient déjà constaté des baisses de fréquentation lors du premier confinement, ces baisses sont cette fois accentuées par la fermeture d'une partie importante de leurs rayons.

Résultat, la grande distribution doit pour la première fois expérimenter le chômage partiel, comme le relève LSA. Ainsi si certains groupes comme Auchan vont tenter de limiter au maximum le recours à ce dispositif en reclassant les salariés dans les services où le besoin de main d'oeuvre reste élevé, comme le drive, elles ne pourront pas y couper. Ces décisions seront cependant prises au cas par cas, difficile donc d'estimer le nombre total de salariés concernés dans le secteur.

Pas toutes les enseignes compenseront le chômage partiel

Pour le groupe Casino, la situation varie par exemple selon les enseignes. Les hypermarchés Géant et certains Monoprix sont bien concernés par l'arrêt partiel de l'activité de certains salariés. Tout se décide donc ici dans des CSE qui se tiennent dans chaque magasin. A date, difficile donc de savoir combien de salariés chez Géant seront touchés par cette mesure.

Idem chez Carrefour qui précise que l'activité partielle porterait au maximum sur 50% du temps de travail du salarié, mais rien n'est encore décidé. Le groupe précise par ailleurs à LSA que la demande serait "formulée pour le mois de novembre mais pourra être arrêtée dès l'ouverture du non alimentaire".

Reste la question des compensations. Avec le chômage partiel, l'Etat prend à sa charge 84% du salaire de la personne concernée. Cela représente donc un manque à gagner que certaines entreprises qui le peuvent décident de compenser. Ce ne sera pas automatiquement le cas dans la grande distribution. Ainsi, Auchan, qui traverse une crise structurelle, assure qu'elle ne le fera pas. Les salariés de l'enseigne nordiste en chômage partiel perdront donc 16% de leur rémunération.

Les autres grandes enseignes d'hypermarchés comme Géant et Carrefour assurent de leur côté qu'elles comptent compenser afin que leurs salariés, déjà fortement mis à contribution durant le premier confinement, ne perdent pas de pouvoir d'achat.

Les enseignes de grande distribution s'étaient engagées à verser des primes de 1000 euros à leurs salariés "en première ligne" lors du premier confinement. Des versements effectués au cas par cas en fontion du temps de présence, ce qui avait suscité en avril la colère des syndicats du secteur.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco