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Avec l'inflation, le drive pulvérise des records de ventes

Après les avoir plutôt délaissés en début d'année, les consommateurs ont plébiscité la vente en ligne et le drive, un circuit qui leur permet de limiter leurs achats et leurs tentations dans une période de forte inflation.

Le début d'année avait été timide mais la fin aura été tonitruante. Les Français n'ont jamais autant dépensé en drive qu'en 2023. Selon les données A3Distrib relayées par le spécialiste Olivier Dauvers, les consommateurs ont acheté pour 12 milliards d'euros de produits l'année dernière dans les quelque 7.000 drives que compte notre pays, soit un bond de 12% sur un an.

Après la hausse enregistrée durant le Covid, qui avait vu le chiffre d'affaires du circuit franchir les 10 milliards d'euros, le drive a donc continué sur sa lancée pour pluvériser des records.

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Une hausse logique dans un contexte d'inflation alimentaire qui a atteint environ 12% de moyenne sur l'ensemble de l'année. Mais la croissance du drive a été plus forte que la moyenne des autres canaux de distribution, à commencer par les magasins. Le drive n'a pas été touché par le phénomène de déconsommation (baisse du nombre de produits achetés) qui a atteint -3,5% en 2023.

Moins de tentations dans le drive

L'inflation a perturbé les habitudes d'achats des Français soucieux de faire des économies. Leur premier réflexe a été de morceler leurs achats en se rendant plus souvent en magasins, notamment de proximité. Le drive a donc été dans un premier temps délaissé par les Français avec un recul de près de 5% des volumes d'achats au premier trimestre. À la différence des magasins de proximité qui étaient les seuls en hausse en début d'année.

Les consommateurs ont cependant vite pris conscience que cette stratégie n'était peut-être pas si rationnelle que ça et ne leur permettait pas de faire des économies, les prix dans les drives et les hypermarchés étant bien moins élevés que dans les magasins de proximité. Surtout, ils proposent une large gamme de produits de marques de distributeurs et de premiers prix qui leur permet de limiter la hausse de la facture.

Une large gamme de produits, la possibilité de comparer plus aisément les prix et surtout moins d'achats d'impulsion. À la différence du magasin, le drive est privilégié pour les produits routiniers. Les clients qui passent commandent en ligne voient moins de produits et ne réalisent que 6% en moyenne d'achats non prévus, selon Circana, alors que ce taux monte à 16% dans les magasins. En période de sobriété et d'économie, acheter en ligne semble être le choix rationnel et les consommateurs l'ont bien compris.

"Le drive continue sa marche en avant et continuera encore longtemps, pronostique Olivier Dauvers. Parce que le drive améliore factuellement la proposition de valeur: les mêmes produits aux mêmes prix mais le service de la préparation en plus. C’est bien une amélioration de la proposition de valeur."

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco