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Alsace, Bretagne, Savoie… quelles sont les régions qui achètent le plus de marques locales ?

Les Alsaciens et les Bretons sont les plus grands acheteurs de marques régionales, devant les Basques, les Francs-Comtois et les Savoyards.

Pâté breton, chocolat basque ou encore pâtes alsaciennes: les marques locales sont les nouvelles stars des réfrigérateurs et des placards… mais elles brillent un peu plus dans certaines régions que d'autres. Selon des données du panéliste IRI, qui s'appuie sur les achats en grande distribution, c'est en Alsace que l'on achète le plus de marques locales, talonnée par la Bretagne. Derrière les Alsaciens et les Bretons, on retrouve les Basques, les Francs-comtois et les Savoyards.

Dans le Bas-Rhin, en tête du classement national, les marques locales* représentent 8% du chiffre d'affaires des achats de produits de grande consommation (PGC) et de produits frais en libre-service (FLS) en hypermarché et supermarché. Pour le top 10, on retrouve ensuite le Haut-Rhin (7%), le Finistère (5,8%), les Côtes d'Armor (5,2%), le Morbihan (4,8%), les Pyrénées-Atlantiques (4,5%), le Jura (4,4%), le Doubs (4,3%), la Haute-Savoie (3,9%) et la Savoie (3,8%).

"Ce sont des territoires qui ont une forte identité culturelle et culinaire" à laquelle ils sont attachés, explique Emily Mayer, spécialiste des produits de grande consommation chez IRI. Mais ces régions possèdent aussi un "système productif assez dense" qui permet l'existence et la distribution de marques locales, note-t-elle, notamment de "produits du terroir" dans un grand nombre de catégories comme la charcuterie, les confitures, ou les biscuits.

L'Île-de-France dernière

Mais la disparité est forte sur le territoire français. Les habitants de l'Île-de-France sont loin derrière: avec seulement 0,4%, la Seine-et-Marne et le Val-d'Oise occupent la dernière place du classement à égalité, et le reste des départements franciliens suivent de près. "Les marques locales n'existent quasiment pas en Île-de-France, alors qu'il s'agit pourtant d'une grande région agricole et que la demande des consommateurs est présente", souligne Emily Mayer.

En-dehors de la bière, l'économie francilienne n'est pas structurée "pour produire des marques locales", précise-t-elle. Par ailleurs, beaucoup de Parisiens et de Franciliens ne sont pas nés en Île-de-France et "sont attachés aux produits d'une autre région".

Si l'on exclut l'agglomération parisienne, on compte l'Oise (0,6%), l'Eure (0,6%), la Seine-Maritime (0,8%), le Loiret (0,9%) ou encore l'Aube (0,9%) dans le bas du tableau. Une situation pourtant loin d'être figée: dans la quasi-totalité des départements, la position des marques nationales s'est améliorée en deux ans. Si l'on compare le chiffre d'affaires des marques locales à celui qu'elles réalisaient deux ans plus tôt, ces dernières progressent de 6,1% en France.

Yonne, Lot, Indre-et-Loire

L'Yonne (+18,5%), le Lot (+18%) et l'Indre-et-Loire (+17,8%) affichent les plus fortes progressions, bien au-delà de la moyenne nationale. La progression sur deux ans est supérieure à 10% dans une vingtaine de départements, surtout des départements ruraux du nord-est ou du massif central, comme la Lozère ou la Marne ou des territoires où elles sont déjà bien implantées. En Île-de-France, elles gagnent du terrain dans les parties agricoles de la région.

Avec des consommateurs avides de produits régionaux, notamment depuis la crise sanitaire, la marge de progression est importante dans l'Hexagone. "Tous les départements n'arriveront pas au niveau de l'Alsace ou de la Bretagne, mais on compte beaucoup de spécialités culinaires dans les régions françaises, ne serait-ce que le fromage", avance Emily Mayer, d'autant plus que la consommation de produits locaux "parle à un plus grand nombre des consommateurs que le bio".

*Marque qui réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires dans une seule région, sur la base des 22 régions administratives existantes avant la réforme de 2015

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV