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A Paris, les soldes n'ont pas su trouver leur clientèle

Les soldes furent très décevantes pour les commerçants en France. Dans la capitale, 40% des commerçants affirment ne pas avoir généré de chiffre d’affaires supplémentaire par rapport à un mois normal.

Après un mauvais démarrage, il n'y a pas eu d'embellie pour les soldes d'hiver. Janvier est le deuxième mois le plus important pour le secteur de l'habillement, selon l'Alliance du commerce. Mais il aura été morose cette année. Retour du télétravail, reprise de l'épidémie... Les conditions n'étaient visiblement pas réunies.

A Paris, près de 8 commerçants sur 10 (78%) ne sont pas satisfaits des soldes d'hiver 2022, qui s'achèveront ce mercredi après quatre semaines, selon une enquête* menée par l'Observatoire économique régional (CROCIS) de la CCI Paris Ile-de-France.

Pour 40% d’entre eux, ces soldes n’ont pas généré de chiffre d’affaires supplémentaire par rapport à un mois normal. Pour le reste, les ventes n'ont progressé que de 10% seulement. Or, cette période est cruciale pour les commerçants qui écoulent leurs stocks et reconstituent leur trésorerie.

La crise sanitaire à blâmer

De mauvais résultats qui seraient directement liés à la pandémie. Car l'envie de consommer est présente: les opérations "black friday", pratiquées par 53% des commerçants parisiens interrogés (+7% par rapport à l'année précédente) ont bien fonctionné, et la fin d'année fut bonne grâce aux achats de Noël.

La crise sanitaire a eu des répercussions "importantes ou très importantes" sur leur activité pendant les soldes, estiment 85% des commerçants parisiens interrogés. Le télétravail est particulièrement à blâmer: moins d'occasions de sortir de chez soi, moins envie de s'apprêter pour rester derrière son ordinateur. Le réflexe e-commerce s'est aussi beaucoup développé avec la crise sanitaire.

"Le gouvernement a préconisé trois jours de télétravail entre le 3 janvier et le 2 février, au total c’est quasiment toute la période des soldes qui a été concernée, forcément ça ne peut pas donner de bons résultats sur le commerce", regrette le gérant d’une enseigne de chaussures, cité dans le communiqué de la CCI Paris.

Afin d'attirer les clients, plus de la moitié des commerçants (51%) avait pourtant pratiqué de fortes démarques, affichant des rabais à -50% dès le début des soldes. Cela n'a pas suffi. Même les ventes privées, pratiquées cette année par 76% des commerçants interrogés, n’ont pas séduit les consommateurs.

Sans compter que dans la capitale, l'absence de touristes affecte de nombreux commerces. Pour certains, notamment dans le luxe, cette clientèle pèse plus d'un tiers du chiffre d'affaires.

De nombreux commerces se retrouvent désormais avec leurs stocks sur les bras. Dans ces conditions, de nombreux professionnels réclament que soit rétablie l'aide aux stocks invendus versée en 2021, révélait un sondage réalisé par le SDI (Syndicats des Indépendants et des TPE) fin janvier.

*Enquête réalisée par téléphone auprès de 300 commerçants parisiens entre le 25 et 31 janvier 2022, complétée par des entretiens en face-à-face auprès des commerçants de la rue de Rennes.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech