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A 40 ans, la poupée Corolle reste un fleuron du jouet français

Depuis 1979, environ 60 millions de poupées Corolle ont été vendues.

Depuis 1979, environ 60 millions de poupées Corolle ont été vendues. - Pierre Verdy - AFP

L'entreprise Corolle a délocalisé la fabrication en Chine, mais la conception des poupées et de ses accessoires est toujours faite en Indre-et-Loire. Car la marque mise sur "l'image de marque française" pour vendre ses produits aux enfants du monde entier: 40% du chiffre d'affaires est réalisé à l'export.

Des visages de poupons, en plastique souple, qui s'inspirent de photos d'enfants de toutes origines, une garde-robe tendance: fleuron du jouet français, Corolle, vend chaque année 1,5 million de produits dans le monde dont 60% de poupées. Créée en 1979 sur les bords de la Loire par les parents d'une petite Carole, qui a inspiré le nom à l'entreprise, Corolle est aujourd'hui dans le giron du groupe allemand Simba Dickie, l'un des cinq leaders sur le marché du jouet européen, après avoir appartenu au groupe américain Mattel (propriétaire de la marque concurrente Barbie).

Membre de l'Association des créateurs-fabricants de jouets français (ACFJF), l'entreprise a délocalisé sa fabrication en Chine depuis 2003. "C'est le lot de l'ensemble du marché du jouet", relativise Frédérique Tutt pour qui l'entreprise est "un beau fleuron du jouet français".

Mais l'entreprise a toujours su garder "son ADN", relève Frédérique Tutt, experte du marché mondial du jouet au cabinet NPD. L'une de ses forces, c'est d'être "un cadeau qui marque", estime cette spécialiste du secteur.

Des poupées entre 35 et 70 euros

"Corolle s'illustre vraiment sur le marché de la poupée, parce qu'elle a une délicate senteur de vanille, une odeur si singulière, une sorte de madeleine de Proust" pour les petites filles devenues femmes, affirme Sylvia Venus, directrice de la création et du design.

Depuis 40 ans, c'est à Langeais (Indre-et-Loire) que doudous, poupons ou poupées, mais aussi vêtements, accessoires et tissus sont imaginés, dessinés, façonnés, par une équipe de stylistes, dessinatrices, couturières et de sculpteurs. Chaque nouvelle collection nécessite 18 mois de travail. "Nos modèles sont exclusifs", souligne Sylvia Venus.

Vendus entre 35 et 70 euros, ceux-ci sont proposés à un prix que "le consommateur est prêt à payer pour une image de marque française de qualité", selon Frédérique Tutt.

Des ventes dans une vingtaine de pays

Depuis 1979, environ 60 millions de poupées Corolle ont été vendues. "La marque est distribuée dans une vingtaine de pays, en particulier les pays européens et les États-Unis, et l'exportation représente 40% du chiffre d'affaires", indique Muriel Joron, directrice marketing.

Corolle est "une poupée à pouponner", souligne Muriel Joron. Le premier poupon de 52 centimètres, Bébé Chéri, avait été "réalisé à la demande des voisins des fondateurs de la marque qui voulaient pour leurs enfants, un petit frère ou une petite soeur qui ressemble à un vrai bébé", raconte-t-elle.

Dans sa fonction, la Corolle se distingue de la Barbie de Mattel (58 millions d'exemplaires vendus chaque année) qui appartient à la catégorie "des jouets vers lesquels les enfants se projettent, qui représentent un personnage plus âgé que l'enfant". Si "des concurrents ont pu s'inspirer" des créations de Corolle, "nous avons toujours une longueur d'avance", assure Mme Joron.

Et ces poupées ont droit à toutes les attentions. Ainsi, depuis 1992, une "clinique des poupées" accueille environ 500 poupées abîmées chaque année. Têtes arrachées, pieds grignotés, corps déchiquetés, cheveux emmêlés ou yeux crevés sont réparés par "docteur" Sophie. Après les soins, la poupée passe à "l'atelier maquillage", puis "repart avec son carnet de santé et un certificat médical".

C.C. avec AFP