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Comment un avion de Ryanair a frôlé le crash en 2015 à l'atterrissage à Bergerac

Le vol du 29 janvier 2015 mis en cause par le BEA était un vol commercial régulier depuis l’aérodrome de Londres Stansted à destination de l’aérodrome de Bergerac-Roumanière.

Le vol du 29 janvier 2015 mis en cause par le BEA était un vol commercial régulier depuis l’aérodrome de Londres Stansted à destination de l’aérodrome de Bergerac-Roumanière. - Andreas Solaro / AFP

Le bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a publié un rapport sur un incident survenu avant l’atterrissage d’un vol Londres Stansted–Bergerac, le 29 janvier 2015. L'avion s'était dangeureusement approché du sol en dessous de l'altitude minimale de sécurité.

Cinq ans et demi après l'incident qui aurait pu très mal finir, un rapport du BEA (bureau d'enquêtes et analyses) révèle qu'un avion de Ryanair a failli manquer totalement son atterissage à l'aéroport de Bergerac (Dordogne), rapporte le quotidien Sud-Ouest.

Alors qu'il descendait "en dessous de l’altitude minimale de sécurité", le Boeing 737 assurant la liaison Londres Stansted–Bergerac du 29 janvier 2015 a déclenché une alarme de proximité de sol. L'avion s'approchait dangeureusement du "plancher des vaches" avec ses 166 passagers et 6 membres d’équipage.

L'avion a volé 2 mn sous l'altitude de sécurité

Les conditions météorologiques étaient alors difficiles avec du vent en rafales et de la pluie. Lors de son approche en virage de l'aéroport de Bergerac-Roumanière, l'avion a commis l'erreur d'effectuer sa descente sous l’altitude minimale de sécurité durant près de deux minutes.

L'avion volait alors à 321 m l'altitude (1054 pieds) avant que l'alarme de proximité de sol ne se déclenche provoquant l'arrêt immédiat de la descente par le copilote, qui a remis les gaz pour reprendre de l'altitude. L’avion remonte alors à une altitude de 4000 pieds (1219 m), pour effectuer ensuite une seconde procédure d’approche puis atterrir sans encombre sur la piste de l’aérodrome.

Selon le rapport du BEA, cette mise en descente anticipée et sa poursuite pendant près de deux minutes a plusieurs causes. Son analyse souligne "une première préparation de l’approche insuffisamment précise et complète", la "faible expérience du copilote (27 ans, 430 h de vol dont 280 h sur B737 au moment de l'incident) particulièrement concernant ce type d'approche" ainsi qu'une '"dégradation progressive de la conscience de la situation par les pilotes".

Lors de l'enquête réalisée par le BEA, le copilote a confirmé qu'il "n’avait jamais fait d’approche chronométrée en mode V/S en vitesse verticale (consistant à suivre un cap prédéterminé à une altitude minimale) et "qu’il n’avait pas été entraîné en simulateur pour le faire".

À la suite de l’incident, Ryanair a décidé "d’interdire la réalisation d’approches chronométrées en mode V/S car il y avait "un risque supplémentaire associé à ce type d’approche".

Frédéric Bergé