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Comment le covid risque de modifier durablement nos habitudes de consommation

À Lille, les commerçants dressent un bilan plutôt positif des soldes d'été, après des mois difficiles, marqués par la crise du Covid. Les consommateurs, présents en nombre, semblent également avoir été satisfaits.

À Lille, les commerçants dressent un bilan plutôt positif des soldes d'été, après des mois difficiles, marqués par la crise du Covid. Les consommateurs, présents en nombre, semblent également avoir été satisfaits. - Brightcove

Une étude mondiale montre notamment que si les consommateurs semblent rassurés par les gestes barrière, ils sont presque un sur trois à déclarer passer moins de temps dans les magasins.

Il y aura clairement un avant et un après en matière de consommation dans un monde secoué par le covid. Outre les ambitions des citoyens à consommer "mieux" ou de manière plus durable, c'est la pratique même du shopping qui est bouleversée et qui va nécessiter des adaptations de la part des distrbiteurs.

Ainsi, selon une étude* menée dans 4 pays auprès de 8000 personnes dont la France par l’institut Censuswide pour Mood media, un spécialiste de l'expérience client en point de vente, 80% des consommateurs interrogés se disent rassurés par les mesures mises en place dans les magasins.

71% se déclarent confiants à l'idée de retourner dans les boutiques physiques, mais 31% indiquent dépenser moins d'argent et y passer moins de temps qu'avant l'épidémie.

Rester le moins longtemps possible en boutique

21% dépensant le même budget mais moins de temps qu'auparavant et seulement 3% dépensant plus d'argent et y passent plus de temps qu'avant la pandémie.

"De nombreux consommateurs passent moins de temps en magasin et dépensent moins à chacune de leur venue, ce qui signifie qu'ils ne sont plus des consommateurs qui se détendent en faisant du shopping mais, comme s’ils avaient une mission, ils s'efforcent d'entrer et de sortir le plus rapidement possible", commente Scott Moore, directeur marketing mondial chez Mood Media.

Les disparités sont importantes selon les pays étudiés. Ainsi 40% des britanniques n’ont pas assez confiance pour retourner dans les magasins contre 69% des Français qui sont donc les plus confiants avec les Chinois sur l’ensemble des marchés interrogés.

Les changements dans les habitudes de consommation
Les changements dans les habitudes de consommation © MoodMedia

Selon l'étude, ils ne sont que 39% à craindre d'attrapper le covid en magasin (contre 60% des américains).

Les trois quarts des shoppers français (77%) sont ainsi confiants dans les mesure sanitaires mises en place, et plus d’un tiers (35%) sont mêmes très confiants contre 30% pour la moyenne des pays interrogés.

Du coup, 77% des consommateurs français fréquentent à nouveau les commerces non essentiel, une performance qui les classe directement derrière les Chinois (81%) et loin devant les consommateurs américains (60%) ou anglais (50%).

Une majorité de Français dépensent moins

Néanmoins, comme ailleurs, les consommateurs français (36%) dépensent moins après le confinement, 29% des répondants estiment au contraire qu’ils dépensent autant d'argent et de temps en magasin qu'auparavant.

De même, le temps passé en magasin a fortement réduit, 63% des acheteurs français
passant moins de temps en boutique contre 30% qui y passent le même temps qu’auparavant. C'est beaucoup mais c'est moins que les 70% d'américains, chinois ou anglais qui ont réduit leur temps de présence en boutique.

Autre illustration de ces changements qui doivent être pris en compte par le secteur: seuls 21% des acheteurs français s'attendent à ce que leurs habitudes d'achat reviennent à la normale d'ici la fin de l’année 2020 tandis que 23% ne s'attendent pas à ce que leurs habitudes d'achat reprennent pleinement avant l'été 2021. De plus, 15% prévoient qu'il faudra attendre la fin de 2021 avant que les normes d'achat puissent reprendre.

"Les entreprises qui se mobilisent pour rehausser l'expérience client et aider leurs clients à rationaliser leur parcours d'achat du début à la fin ont la possibilité de fidéliser leurs clients à vie, bien au-delà de la portée de la pandémie", analyse ainsi Scott Moore.

Olivier Chicheportiche