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Christine Lagarde favorable à une révision des règles des dépenses publiques en Europe

Alors que les pays-membres étaient théoriquement soumis à des critères strictes (pas plus de 3% de déficit et pas de dette publique au-delà de 60% du PIB), la présidente de la BCE estime "qu'il est dans l'intérêt de tous de réexaminer dans quel cadre la dépense publique doit être maitrisée." 

L'Europe va-t-elle en finir avec sa sacro-sainte règle budgétaire? Selon les critères de Maastricht, les Etats-membres de l'Union européenne sont contraints de maîtriser leurs dépenses publiques, maintenant la barre du déficit sous les 3% du produit intérieur brut (PIB), et la dette publique (de l'Etat et des agences publiques) à 60 % du PIB au maximum.

En pratique, de nombreux pays dont la France avaient franchi ces taux et la pandémie a même fait exploser les déficits et dettes de tous les pays européens, obligeant la Commission européen à suspendre ces règles controversées.

Faudra-t-il les réinstaurer après la crise? Pas forcément, laisse entendre la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, invitée ce dimanche soir sur BFMTV et BFM Business. 

"Ce sont des chiffres que l'on a depuis des années et sur lesquels, très clairement, la Commission elle-même s'interroge puisqu'une consultation a été démarrée malheureusement en février 2020 juste avant la pandémie" explique-t-elle. 

"De la même manière que ces contraintes ont été levées, la consultation a été suspendue. Elle va reprendre. Je pense effectivement, qu'il est dans l'intérêt de tous de réexaminer dans quel cadre la dépense publique doit être maîtrisée, parce que c'est un impératif et c'est une des conditions des remboursements de dettes, dans des conditions soutenables pour chacun des pays" souligne-t-elle.  

Mais la patronne de la BCE n'entend pas tirer un trait sur les contraintes futures.

"Il faut réexaminer les conditions qui s'appliqueront pour maitriser la dépense publique" martèle l'ancienne directrice du FMI. "Parce que cet impératif-là va rester, on ne peut pas dire 'on casse les règle et puis on fait n'importe quoi'. Il faudra que la dépense publique soit maitrisée." 
Thomas Leroy Journaliste BFM Business