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Chômage partiel, aides: "il faut commencer à réfléchir à être un peu moins aidant" (Roux de Bézieux)

Selon le président du Medef, "il faut commencer à réfléchir à être un peu moins aidant" pour les entreprises qui se portent bien, afin de permettre aux secteurs en difficulté de continuer à être soutenus économiquement.

Un an après le début de la crise sanitaire, l'économie française "tourne à peu près correctement", explique ce lundi sur BFMTV Geoffroy Roux de Bézieux, même si certains secteurs comme celui de l'hôtellerie-restauration restent durement touchés. Leur situation qui ne devrait pas s'arranger si le gouvernement décidait de reconfiner les Français une troisième fois. Le temps est donc peut-être venu de revoir les conditions d'aides, selon le président du Medef.

"Il faut commencer à réfléchir à être un peu moins aidant. On ne peut pas dépenser l'argent qu'on n'a pas", affirme sur BFMTV Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef.

"Une forme de solidarité"

Très concrètement, on a accepté la proposition de la ministre du Travail Elisabeth Borne. A partir du 1er mars, pour le chômage partiel de droit commun qui ne concerne pas les secteurs fermés, le reste à charge pour les entreprises va augmenter [de 15%] à 40%", détaille Geoffroy Roux de Bézieux.

"Evidemment, ça fait mal mais finalement, les entreprises qui ne vont pas trop mal vont payer un peu plus pour qu'on continue à être à 100% pour les restaurateurs par exemple. C'est une forme de solidarité", ajoute le président du Medef.

Selon lui, "80% de l'économie tourne à peu près correctement". Mais il y a "15% qui s'enfonce", à savoir "l'économie présentielle comme le tourisme, la restauration, les stades et leurs fournisseurs". Le "quoi qu'il en coute doit perdurer" pour ces entreprises en difficulté, appelle Geoffroy Roux de Bézieux.

Rembourser les PGE

Pendant la crise, 638.000 entreprises ont souscrit à un prêt garanti par l'Etat (PGE). Le remboursement de ces prêts a été repoussé d'un an par le gouvernement mais malgré tout, entre 5 et 10% des entreprises pourraient ne pas être en mesure de rembourser ce crédit, estime la Fédération bancaire française.

Un prêt ça se rembourse, comme une dette. Certaines entreprises ne pourront pas le faire, je ne sais pas encore vous dire combien. Il faudra trouver des solutions, soit un étalement de paiement soit une forme de subvention, c'est trop tôt pour le dire", affirme Geoffroy Roux de Bézieux.

Il faut selon lui attendre mars 2022, quand les entreprises qui ont obtenu un délai devront rembourser leur prêt, pour évaluer la situation. Mais toutes ne seraient pas bonnes à aider.

Il ne faut pas non plus tomber de l'autre côté et sauver des entreprises qui étaient de toute façon en difficulté, c'est là où l'exercice est difficile", conclut le président du Medef.
P.D.