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Carlos Ghosn confirme se trouver au Liban et dit s'être "libéré de l'injustice"

Dans un communiqué publié ce mardi, l’ex PDG de Renault-Nissan confirme être arrivé au Liban. " Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité", écrit-il.

Après la révélation ce lundi soir de son arrivée au Liban, Carlos Ghosn s’est exprimé ce mardi matin, via un communiqué. L’ancien PDG de l’Alliance Renault-Nissan y confirme qu’il se trouve bien désormais à Beyrouth, au Liban, pays où il a grandi.

Il est arrivé lundi à l’aéroport après 130 jours de détention, puis plusieurs mois d’assignation à résidence à Tokyo, au Japon, depuis sa dernière libération le 24 avril.

"Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine"

"Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, où la discrimination est généralisée et où les droits de l’homme sont bafoués, cela au mépris absolu des lois et traités internationaux que le Japon a ratifiés et qu’il est tenu de respecter", écrit Carlos Ghosn, selon ce document transmis par ses porte-parole.
"Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine", poursuit l’ex-PDG qui apparaît très combatif dans cette première communication après son départ du Japon.

Son procès devait se tenir au mois d'avril prochain, selon les dernières informations.

Un calendrier flou pour son procès

"Ce départ de Carlos Ghosn du Japon pour le Liban est clairement une réaction de l’ancien patron de Renault-Nissan à ce qu’il considère être un système judiciaire japonais inéquitable", confie à BFMTV Bertille Bayart, rédactrice en chef du service Economie du figaro, et auteur avec Emmanuel Egloff de Le Piège, enquête sur la chute de Carlos Ghosn.

Les conditions très dures de son assignation à résidence, avec notamment l'interdiction de voir son épouse Carole, mais aussi un calendrier judiciaire flou pourraient expliquer ce départ précipité de l'ancien patron de Renault-Nissan.

"Il redoute de ne pas obtenir un procès équitable au Japon, et surtout il ne sait même pas quand ce procès va intervenir, poursuit Bertille Bayart. Il est mis en accusation pour plusieurs chefs d’inculpation. Une première partie de son procès aurait pu avoir lieu au printemps, une deuxième partie, la plus dangereuse pour lui concernant les chefs d’inculpation d’abus de confiance était prévu en septembre 2020. Or il a récemment appris que cette date à nouveau n’était plus sûre, et donc il était parti pour un calendrier judiciaire qui s’annonçait plus qu’incertain".

Pauline Ducamp, avec AFP