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Bouygues offre le meilleur prix pour Equans

Le géant du BTP aurait proposé près de 6 milliards d’euros pour la filiale d’Engie, loin devant ses concurrents. Cinq des sept candidats doivent entamer la deuxième étape de la course en fin de semaine.

Bouygues est en pôle position pour le rachat d’Equans. Selon plusieurs sources impliquées dans l’opération, le groupe familial a fait la meilleure offre pour la filiale d’Engie, spécialisée dans le génie électrique et climatique. "Bouygues se détache des autres, explique une source, de quelques centaines de millions d’euros". Son prix serait proche de 6 milliards d’euros, le haut de la fourchette estimée par Engie. Contacté, les deux groupes n’ont pas souhaité commenter nos informations.

Bouygues a donc tenté de "refaire le coup" que sa filiale TF1, a réalisé pour M6 au printemps en proposant dès le premier tour d’enchère un "prix canon" pour remporter la mise dès le départ. "L’écart n’est pas assez suffisant pour choisir un vainqueur maintenant, ajoute une source. Il n’y a pas de préemption, les enchères continuent". Engie doit présenter mardi les sept offres au comité ad hoc du conseil d’administration qui gère l’opération. A la fin de la semaine, il lancera le deuxième tour d’enchère avec les cinq candidats restant en lice afin de présenter une avancée du processus lors du conseil d’administration du jeudi 23 septembre.

Maintien des emplois pendant 5 ans

Les offres des trois industriels Bouygues, Eiffage et Spie sont "très bonnes aussi sur les projets industriels, l’emploi et les aspects sociaux" ajoute une source. Les syndicats d’Equans sont très sollicités par les différents candidats et pèsent lourd dans la négociation et le choix du repreneur. Bouygues s’engage un maintien des emplois pendant cinq ans, là ou Engie demandait deux ans et les syndicats trois ans.

Une promesse qu’a également fait le fonds d’investissement américain Bain qui a multiplié les gestes envers les salariés d’Equans. Lui aussi s’engage à ne pas procéder à de départs contraints chez Equans pendant cinq ans. Une durée très longue afin de rassurer Engie et les salariés inquiets des réductions d’emplois par les fonds d’investissement. "Le repreneur aura quand même la possibilité de le faire car il y a 15% de rotation d’effectifs par an dans ces métiers" note un bon connaisseur d’Equans.

Apollo en queue de peloton

"Ces métiers sont en croissance, le futur propriétaire n’aura pas besoin de couper dans les effectifs, sauf peut-être les industriels dans les fonctions supports et administratives" ajoute un autre. Bain serait également favorable à la demande des syndicats de transformer Equans en "société à mission", comme cela avait été demandé chez Suez lors du rachat par Veolia.

Parmi les quatre fonds d’investissement, deux semblent avoir déposé des offres jugées plus basses ou décevantes par Engie, notamment celle d’Apollo. Difficile de savoir quelle est la seconde même si, alors que Bain reste le fonds "le plus motivé" selon une source, et alors que Carlyle a fait "une belle offre", reste le tandem CVC-PAI. Réponse dans quelques jours.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business