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Billets gratuits pour les cheminots: la SNCF "entend maintenir cet acquis dans la durée" pour les salariés

Mieux vaut avoir son billet avant de monter dans le train car à partir de mars le surcoût appliqué aux tickets achetés à bord pourra atteindre 15 euros.

Mieux vaut avoir son billet avant de monter dans le train car à partir de mars le surcoût appliqué aux tickets achetés à bord pourra atteindre 15 euros. - Denis Charle - AFP

Le gouvernement songe à remettre en cause la gratuité des billets pour les cheminots et leur famille. Une négociation sera ouverte sur le sujet.

Alors que le gouvernement, par la voix du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé son intention de "discuter" de la gratuité des billets de train pour les cheminots et leur famille, la SNCF a voulu rassurer ses salariés, tout en laissant la porte ouverte à des ajustements.

Dans un message adressé à ses agents, et dont BFMTV a pris connaissance, la direction de l'entreprise a dit qu'elle "entendait maintenir dans la durée et dans les conditions actuelles cet acquis y compris pour ceux de ses salariés relevant de l’activité TER et qui seraient conduits à exercer leurs missions au sein des sociétés créées par la SNCF en région".

Aujourd'hui bénéficient de billets gratuits ou à tarif réduit les agents actifs et retraités, leurs partenaires, leurs enfants de moins de 21 ans ou étudiants, ainsi que leurs ascendants.

Un périmètre que le gouvernement voudrait réduire, après la réception d'un rapport produit par l'Inspection générale des Affaires Sociales (IGAS) et l'Inspection Générale des Finances (IGF). Le document estime à 105 millions d'euros par an la perte de chiffre d'affaires induite par les facilités de circulation accordées aux actifs et aux retraités, ainsi qu'à leurs ayants droit.

Négociation à venir

Si la SNCF dit ne pas vouloir remettre en cause la gratuite des billets pour ses salariés, elle laisse la question ouverte concernant leurs ascendants.

"Cette question ne relève ni de la demande de la direction de la SNCF ni des organisations syndicales", écrit-elle.

Une négociation de branche qui aura pour base ce rapport va être ouverte la semaine prochaine. Elle doit aboutir à l'élaboration d'un socle qui s'appliquera à toutes les entreprises ferroviaires, mais il pourra y avoir des négociations entre les opérateurs pour définir les avantages de leurs agents.

"Tenter de provoquer un débat national autour de ce droit est grotesque et irresponsable", a réagi lundi la CGT-Cheminots, dans un communiqué. Le premier syndicat de la SNCF "exige le maintien des facilités de circulation, sans contrepartie", et "mettra tout en oeuvre pour que cette revendication soit satisfaite", promet-il.
Gaëtane Meslin avec Samuel Kahn