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Automobile: Ford "lâche" l'usine de Bordeaux qu'il codétient avec le canadien Magna

Le site de Blanquefort (800 salariés) "ne s'appellera plus GFT" et sera une entité juridique française

Le site de Blanquefort (800 salariés) "ne s'appellera plus GFT" et sera une entité juridique française - Georges Gobet - AFP

L'usine de Blanquefort (800 salariés) de la coentreprise GFT, codétenue par Ford et Magna, "ne s'appellera plus GFT" et sera une entité juridique française. Le site girondin sera la propriété exclusive de l'industriel canadien Magna. Les syndicats s'inquiètent du retrait de Ford.

L'américain Ford et le canadien Magna vont "dissoudre" leur coentreprise Getrag Ford Transmissions (GFT) et répartir entre eux les sites de production de boîtes de vitesse manuelles situées à Blanquefort, près de Bordeaux, Cologne (Allemagne) et Halewood (Angleterre), a annoncé ce vendredi la direction de Ford Motor Company.

Ford garde deux usines en Angleterre et en Allemagne

Ford et Magna ont "conclu un protocole d'accord non contraignant afin de poursuivre les discussions quant à la répartition de propriété des sites de GFT", selon la même source.

"Ford souhaite conserver la propriété exclusive des usines de Halewood (Angleterre) et de Cologne (Allemagne) quand Magna souhaite conserver celle de Bordeaux (France) et augmenter sa participation au capital de GJT en Chine. Ford et Magna conserveraient la copropriété actuelle de l'usine Sanand en Inde", est-il précisé.

Les salariés de Blanquefort inquiets du retrait de Ford

La dissolution a été annoncée hier jeudi 27 août à l'occasion d'un CSE (comité social et économique) européen par les deux groupes qui se partageaient à égalité ces usines de boîtes de vitesses manuelles, a indiqué un élu CFDT du site girondin.

Le site de Blanquefort (800 salariés), situé tout à côté de celui de Ford qui fabriquait des boîtes de vitesse et qui a fermé en 2019, "ne s'appellera plus GFT" et sera une entité juridique française, selon la CFDT, qui a ajouté qu'il n'avait pas été question lors de ce CSE de projets à venir ni d'éventuelles suppressions d'emplois.

Les salariés comme les élus locaux s'étaient inquiétés ces derniers mois de l'avenir du site girondin après l'arrêt de la production, le 24 juillet 2019, de l'usine emblématique voisine FAI (Ford Aquitaine industries) de Blanquefort (850 salariés).

Après cette annonce, "dire que l'on n'est pas inquiet serait mentir", selon un élu CFDT. "On ne connaît pas à 100% ce que Magna veut faire. On va prendre tous les renseignements possibles, on a beaucoup de travail".

"Ford lâche ses parts mais reste notre unique client"

La CGT de son côté s'est affirmée également "extrêmement inquiète, Ford lâche ses parts mais reste notre unique client".

Si Ford "nous lâche, c'est la fermeture assurée du site de Blanquefort, malgré tous les efforts et sacrifices que nous pourrions consentir", précise un communiqué des élus CGT. "Sachant que nos volumes chutent fin 2023, nous attendons donc de Magna de nouveaux projets et de nouveaux clients dès 2021".

Les élus locaux assurent "qu'ils restent vigilants"

De leur côté, les élus locaux région, département, métropole de Bordeaux et ville de Blanquefort- ont assuré qu'ils resteraient "vigilants aux côtés des salariés et de leurs familles sur les conséquences industrielles et sociales de ce changement d'actionnaire".

Les élus, qui entendent "s'impliquer sur l'avenir et le développement du site", ajoutent qu'ils seront "exigeants en matière d'investissement, de mobilité ou de formation".

Fin juillet, des élus aquitains, dont le maire EELV de Bordeaux, Pierre Hurmic, et la maire socialiste de Blanquefort, Véronique Ferreira, avaient écrit au ministre de l'Economie Bruno Le Maire pour l'alerter d'un risque de "défaillance" de Getrag, estimant qu'il s'agirait d'un nouveau "rude coup" porté à l'économie régionale

F.B. avec AFP