Augustin de Romanet (ADP): "Je ne veux pas qu'on me reproche de pousser à la consommation de voyage"

Sur BFM Business, le patron d'ADP assure qu'il n'est pas opposé aux discours sur la sobriété en matière de voyage et d'utilisation de l'avion.

"La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas." En juin dernier, les patrons d'Engie, EDF et TotalEnergies avaient cosigné une tribune pour appeler les Français à la sobriété alors que les prix atteignaient alors des sommets.

Alors que le transport aérien est régulièrement pointé du doigt pour sa reponsabilité dans le réchauffement climatique, le patron d'Aéroports de Paris (ADP) a tenu à clarifier sa position sur le transport aérien. Si le Pdg d'ADP n'ira pas jusqu'à inciter les gens à moins voyager, il a appelé ce lundi sur BFM Business les voyageurs à se montrer "raisonnables"

"J'ai été pris à partie par des activistes écologistes lorsqu'en juillet je me suis félicité sur un réseau social du fait que le trafic étant très élevé nos équipes avaient parfaitement accueilli les passagers, raconte Augustin de Romanet. Le métier d'Aéroports de Paris n'est pas de faire accroître le transport aérien au risque de s'attirer les foudres de ceux qui estiment qu'il faut décarboner le trasport aérien. Si demain matin le trafic devait décroître, ça ne serait pas une tragédie existentielle pour nous."

La vocation de la société qui gère les aéroports parisiens n'est donc pas d'inciter les gens à voyager ni même à y renoncer.

"Je ne dis pas qu'il faut moins voyager, je dis que je ne veux pas qu'on me fasse le reproche de pousser à la consommation du voyage", précise-t-il.

Pas question donc pour le président de la première entreprise au monde de gestion aéroportuaire de s'opposer à ceux qui prônent la sobriété.

"Un certain nombre de concitoyens estiment qu'il faut limiter le transport aérien, [...] je ne me mettrai jamais en travers de ceux qui veulent avoir des comportements plus responsables, assure-t-il. Il faut être aussi raisonnable que possible dans ses comportements pour la période de transition qui va durer à peu près 20 ou 30 ans."

Inviter à être plus raisonnable

La période de transition est celle durant laquelle le monde de l'aérien va passer d'une propulsion à énergie émettrice de CO2 à une autre plus durable. Avions électrique, à hydrogène... La transition devrait débuter dès 2035.

"Sur le long terme c'est le transport aérien qui va être le système le moins émetteur de CO2, assure le Pdg d'ADP. Parce que l'infrastructure de l'avion c'est l'air. Et l'air, par définition, on ne consomme aucune production de C02 pour le fabriquer, rappelle-t-il. Pourquoi sur le long terme? Parce qu'il y a une période de transition avant que nous n'ayons des avions propulsés soit à l'électricité, soit à l'hydrogène, soit avec des carburants durables faits à partir de l'électricité verte; il va y avoir cette période de transition durant laquelle il faudra inviter les gens à être plus raisonnables dans le voyage aérien."

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco