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Audience patronale: le Medef perd du terrain face à la CPME

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux en juillet 2020 à Paris

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux en juillet 2020 à Paris - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Selon une nouvelle mesure de l'audience patronale, le Medef reste la première organisation patronale mais son influence diminue.

Le Medef demeure la première organisation patronale en France, selon une nouvelle mesure de l'audience patronale publiée mercredi par le ministère du Travail, mais sa représentativité diminue par rapport à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), classée seconde, et l'Union des entreprises de proximité (U2P).

L'organisation dirigée par Geoffroy Roux de Bézieux représente via leurs employeurs un total de 9,4 millions de salariés, le critère le plus important pour mesurer la représentativité, dont dépend ensuite la répartition des sièges dans les instances paritaires, mais aussi celle des subventions du fonds paritaire national.

Son poids sur ce volet diminue en revanche de 70,8% à 66,3%, au bénéfice notamment de la CPME qui progresse de 25% à 28,6%. Avec près de 710.000 salariés, l'UDP est troisième à 5%, tandis que la Coordination nationale des indépendants (CNDI) atteint tout juste 0,01%.

Le Medef "reste en tête sur son terrain"

En nombre d'entreprises représentées, le Medef reste à la traîne avec 125.929 entreprises adhérentes, tandis que la CPME progresse très fortement à 243.397 entreprises (contre moins de 145.000 dans la dernière mesure publiée en 2017) et que l'U2P atteint 203.705 entreprises.

La raison vient notamment de la prise en compte dans les calculs des micro-entreprises et d'organisations à but non lucratifs de l'économie sociale et solidaire passées dans le champ de l'interprofession, a expliqué lors d'un point presse la direction générale du travail.

"Le Medef progresse et reste en tête sur son terrain, celui des entreprises", a commenté l'organisation patronale auprès de l'AFP.

"Très compliqué d'aller à un accord sans l'avis de la CPME"

Dans un communiqué, elle a ensuite réagi en estimant que "parmi les entreprises sans salarié, les autoentrepreneurs n'ont évidemment pas leur place dans le calcul de la représentativité patronale interprofessionnelle, pas plus que les associations à but non lucratif, car ceci est contraire à l'esprit des règles fixées par la loi".

Interrogée, la CPME s'est félicitée de "creuser l'écart avec l'U2P" et d'être "les premiers en nombre d'employeurs". "Il serait aujourd'hui très compliqué d'aller à un accord sans l'avis de la CPME", a ajouté son président François Asselin.

Dans un communiqué, l'U2P a émis "de sérieux doutes sur la validité des résultats", pointant notamment la très forte progression du nombre total de salariés depuis la dernière mesure (passé de 12 à 14 millions), et indiquant réfléchir à "contester les résultats devant la justice".

L'U2P dénonce également le système de représentation patronale "qui permet aux représentants des grandes entreprises et des PME d'imposer leurs décisions à l'ensemble de la communauté des entreprises".

T.L avec AFP