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Au tour de la France de constater des baisses de livraison de gaz russe

Engie a constaté des baisses de livraisons de gaz russe.

Engie a constaté des baisses de livraisons de gaz russe. - Eric PIERMONT © 2019 AFP

Après des baisses en Allemagne et en Italie, le groupe français Engie dit constater une réduction des livraisons de gaz russe mais tient à rassurer ses clients.

Le groupe énergétique français Engie a indiqué jeudi avoir constaté une réduction des livraisons de gaz russe, tout en assurant que cela n'avait pas d'effet sur l'approvisionnement de ses clients.

"Nous constatons effectivement une réduction des livraisons et nous suivons cette situation avec attention, qui n'a pas d'impact sur l'approvisionnement de nos clients", a déclaré un porte-parole de l'entreprise à l'AFP, sans autre précision.

Le géant russe Gazprom avait annoncé mercredi baisser d'encore un tiers ses livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream, affirmant avoir été forcé d'arrêter un équipement du groupe allemand Siemens.

C'est la même raison technique qui avait été invoquée mardi par l'énergéticien russe pour justifier une première baisse de 40% de ses flux. Berlin a dénoncé mercredi une "décision politique" et un "prétexte" de Moscou, dans un contexte de vives tensions avec les pays occidentaux à cause du conflit en Ukraine.

"Notre produit, nos règles"

Depuis quelques jours, les grands pays d'Europe occidentale constatent des baisses de livraisons de gaz depuis la Russie. D'abord l'Allemagne en début de semaine, puis l'Italie ce mercredi et encore ce jeudi avec une nouvelle baisse de 35% ainsi que l'Autriche. Au tour donc de la France dans des proportions non précisées par Engie.

D'autres pays européens se sont même vus couper l'accès au gaz depuis le début du conflit en Ukraine comme la Bulgarie, la Pologne, les Pays-Bas et le Danemark.

Gazprom qui justifie les baisses de livraison par des problèmes techniques sur des turbines Siemens a légèrement changé de ton ce jeudi.

Le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a défendu jeudi les choix de son groupe, qui ne cesse de baisser ses livraisons à l'Europe dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou

"Notre produit, nos règles. Nous ne jouons pas selon des règles que nous n'avons pas faites, a déclaré Alexeï Miller lors du forum économique de Saint-Pétersbourg. La Russie est un fournisseur d'énergie fiable pour les amis de la Russie."

Si l'Union européenne cherche à se défaire de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, Gazprom a pris les devants en interrompant ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens ayant refusé de payer en roubles, comme le demande désormais le Kremlin.

"Aujourd'hui, il n'y a aucun moyen de résoudre cette situation, a indiqué le patron de Gazprom assurant que "Siemens reste silencieux".

"Nous avons une diminution des approvisionnements vers l'Europe", a-t-il déclaré, assurant que "dans un avenir très proche, la demande de gaz naturel liquide (GNL) sur le marché Asie-Pacifique va croître".
Avec AFP