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A Wall Street, le regain de la pandémie fait plonger les indices

Le Dow Jones a perdu 3,3% sur l'ensemble de la semaine.

Le Dow Jones a perdu 3,3% sur l'ensemble de la semaine. - Johannes EISELE - AFP

La Bourse de New York a fini la semaine nettement dans le rouge vendredi, la poussée alarmante des cas de coronavirus dans de nombreux Etats américains faisant peser un climat d'inquiétude sur les marchés.

Le Dow Jones a chuté de 2,84% à 25.015,55 points, le Nasdaq a perdu 2,59% à 9.757,22 points et le S&P 500 a lui cédé 2,42% à 3.009,05 points. De lundi à vendredi, le Dow Jones a baissé de 3,3%, le Nasdaq de 1,9% et le S&P 500 de 2,8%. Les acteurs du marché se sont alarmés de la flambée des contaminations dans le sud et l'ouest des Etats-Unis ces derniers jours.

Au Texas, le gouverneur a ordonné la fermeture des bars et en Floride, les autorités ont annoncé que la consommation d'alcool serait dorénavant interdite sur place dans les bars, avec effet immédiat. Ces mesures font craindre à de nombreux observateurs un ralentissement de la reprise économique américaine alors que les perspectives sont déjà peu réjouissantes.

"On approche de la fin du deuxième trimestre et il est prévu que les revenus (des entreprises cotées au S&P 500, ndlr) chutent d'environ 45%", note ainsi Sam Stovall, responsable de la stratégie d'investissement chez CFRA Research.

En début de séance, la place new-yorkaise a aussi réagi à des annonces de la Réserve fédérale jeudi soir, consécutives aux tests de résistance bancaire menés par l'institution. Les 34 plus grandes banques des Etats-Unis vont devoir suspendre leurs programmes de rachats d'actions au troisième trimestre et limiter les versements de dividendes aux actionnaires, a décidé la Fed. Les titres de JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont nettement baissé, entre 3,57 et 8,65%.

Facebook sous pression

Parmi les valeurs du jour, Nike a chuté de 7,62%. La marque à la virgule a dévoilé jeudi soir une perte nette de 790 millions de dollars au dernier trimestre de son exercice décalé, souffrant d'une chute de ses ventes en raison de la pandémie de Covid-19. Gap a bondi de 18,80%. L'enseigne américaine de prêt-à-porter a conclu un partenariat avec la marque Yeezy du rappeur et producteur Kanye West et va lancer une ligne dédiée en 2021.

Facebook a plongé de 8,32%. Sous pression, le réseau social va interdire davantage de types de messages haineux dans les publicités et prévoit d'ajouter des avertissements aux publications problématiques qu'il laisse en ligne.

Microsoft a cédé 2,00%. Le géant de l'informatique a annoncé qu'il allait fermer la quasi-totalité de ses magasins dans le monde, l'essentiel de ses ventes se faisant désormais sur internet. Amazon a de son côté baissé de 2,24%. Le géant du commerce en ligne a confirmé l'acquisition de la jeune pousse américaine Zoox, spécialisée dans les véhicules autonomes.

Les Bourses européennes marquées par l'incertitude

Les marchés européens ont fini la semaine en petite forme. Si Londres a progressé vendredi de 0,20%, Milan a cédé 0,57%, Francfort 0,73% et Madrid 1,26%. La Bourse de Paris a elle aussi terminé la semaine en repli. L'indice CAC 40 a perdu 8,94 points à 4.909,64 points. Il recule de 1,40% sur la semaine, et de 17,87% depuis le début de l'année.

Sur le plan des valeurs, L'Oréal a continué de battre ses records de valeur en bourse avec une nouvelle hausse de 1,46% à 285,10 euros. Tout le secteur du luxe s'est bien comporté: LVMH a progressé de 1% à 387,70 euros, Kering de 0,44% à 477 euros et Hermes de 0,24% à 737,80 euros. Sanofi, qui a annoncé vendredi la suppression de 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France, a reculé de 0,83% à 91,10 euros. 

Les banques ont terminé en queue de peloton, Crédit agricole reculant de 2,34% à 8,08 euros, BNP de 1,96% à 34,49 euros et Société générale de 1,84% à 14,48 euros. 

Wirecard s'effondre

A Francfort, la descente aux enfers se poursuit pour le spécialiste allemand des paiements en ligne Wirecard, qui s'effondre une nouvelle fois, de 63,74% à 1,28 euros, au lendemain de l'annonce de son dépôt de bilan. Les fournisseurs de cartes de crédit Visa et Mastercard repensent désormais leurs relations commerciales avec le bavarois, selon Bloomberg. 

Après sa forte hausse jeudi, Lufthansa a nettement reculé de 6,23% à 8,99 euros. Les actionnaires ont donné leur feu vert jeudi au sauvetage du premier groupe de transport aérien européen à hauteur de 9 milliards d'euros. A Paris, Air France-KLM a baissé de 3,36% à 4 euros malgré l'annonce du soutien de 3,4 milliards d'euros de la part de l'État néerlandais. 

Le constructeur européen Airbus a perdu 3,19% à 61,88 euros et le Groupe ADP, gestionnaire de l'aéroport d'Orly qui vient de rouvrir après presque trois mois de fermeture, a lui fini en hausse de 0,11%.

Sandrine Serais avec AFP