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A Marseille, les éboueurs entament leur 13e jour de grève

Les ordures ont continué de s'accumuler lundi dans certains quartiers de Marseille, après 12 jours de grève des éboueurs travaillant dans trois arrondissements marseillais

Les ordures ont continué de s'accumuler lundi dans certains quartiers de Marseille, après 12 jours de grève des éboueurs travaillant dans trois arrondissements marseillais - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

Des centaines de tonnes d'ordures s'accumulent à Marseille mardi, au 13e jour de grève d'une partie des éboueurs, malgré un arrêté de réquisition pris par la préfecture de police.

"Plus de 900 tonnes de déchets n'ont pu être collectées" depuis le début de ce mouvement, notamment dans le quartier historique du Panier, au coeur de Marseille, et dans le nord populaire de la ville. Ce chiffre, dévoilé par la préfecture de police donne une idée de l'ampleur du mouvement et ses conséquences sur la population.

Depuis le 17 décembre, quelque 200 salariés de Derichebourg-Polyceo sont en grève pour obtenir "les mutations" du directeur du site marseillais de l'entreprise et de son adjoint, accusés de "harcèlement".

Pour l'employeur, ce conflit est dû au fait qu'"un certain nombre de ces salariés ne souhaitent pas être soumis au règles d'une entreprise normale", a déclaré jeudi Emmanuel Brun, directeur général de Poly-Environnement, maison mère de Polyceo.

A ce jour, les négociations sont au point mort malgré un arrêté de réquisition de la préfecture pour motif sanitaire et l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit de lundi devant un entrepôt bloqué.

Les poubelles sur la voie publique

"Il est impossible de réquisitionner des salariés du privé, même s'ils exercent une mission de service public", assure Lionel Martini, délégué syndical FO du site marseillais de l'entreprise en annonçant un recours en référé-liberté contre l'arrêté préfectoral devant le tribunal administratif de Marseille. Les grévistes demandent une table ronde avec les représentants de la métropole et de Derichebourg.

Dans la soiré de lundi, la tension est montée d'un cran avec le déploiement d'un escadron de CRS devant un entrepôt. La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a expliqué qu'il s'agissait de "sécuriser la sortie des bennes de ce site afin d'éviter toute entrave". Mais pour les grévistes, "c'est une entrave à la grève". Ils redoutent désormais l'arrivée "d'intérimaires pour faire sortir les camions" dès ce matin.

En attendant que la situation se débloque et que les éboueurs reprennent le travail dans ces 2e, 15e et 16e arrondissements, la métropole a annoncé le dépôt de huit bennes dès aujourd'hui dans les secteurs les plus touchés, "afin que les habitants ne soient plus contraints de jeter leurs poubelles sur la voie publique". Et des pénalités pour absence de service minimum sont appliquées à Derichebourg, à raison de 1.500 euros par jour.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco