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Economie

350.000 foyers de retraités modestes exonérés de la hausse de CSG

L'exonération de la hausse de CSG de 350.000 foyers de retraités modestes aura un coût de 350 millions d'euros.

L'exonération de la hausse de CSG de 350.000 foyers de retraités modestes aura un coût de 350 millions d'euros. - Philippe LOPEZ-AFP

Alors que la hausse de la CSG est toujours très critiquée, les députés ont voté le geste voulu par le gouvernement en faveur de 350.000 foyers de retraités modestes qui en seront exonérés. La mesure induit 350 millions d'euros de manque à gagner pour l'État.

L'Assemblée nationale a voté l'exonération de la hausse de la CSG en faveur de 350.000 foyers de retraités modestes mais n'est pas allée plus loin. Mesure clé du premier budget de l'ère Macron présenté en 2017, la hausse d'1,7 point du taux normal de CSG, porté depuis janvier à 8,2% pour toutes les catégories de revenus (salaires, retraites, revenus du capital) passe mal.

Face à la colère et aux manifestations depuis un an de retraités, le gouvernement a prévu de "corriger" son dispositif dans le budget 2019 de la Sécurité sociale, examiné à l'Assemblée en première lecture, en exonérant de la hausse 350.000 foyers de retraités modestes, pour un coût de 350 millions d'euros. Les députés ont donné jeudi soir leur feu vert à cette mesure de "lissage". Le secrétaire d’État Olivier Dussopt a rappelé "l'engagement pris par le Premier ministre" à ce sujet, initialement limité à 100.000 foyers.

Un climat houleux à l'Assemblée dans la majorité LREM

Dans un climat houleux, l'Assemblée a en revanche repoussé des amendements des Républicains et des communistes pour abaisser de 1,7 point le taux de CSG et revenir sur l'"erreur politique majeure" du début du quinquennat selon eux.

Mais le coup le plus rude est venu de l'intérieur de la majorité, où Jean-François Cesarini a défendu un amendement, cosigné par 31 collègues LREM, pour une progressivité de la CSG afin de faire contribuer moins les plus modestes, et davantage les plus aisés. Cette mesure avait été validée la semaine dernière en commission grâce à des voix de tous bords, mais contre l'avis du rapporteur et du responsable LREM Thomas Mesnier. Mais les députés LREM, venus en nombre, ont rejeté sa proposition.

Un autre amendement cosigné par 16 "marcheurs" et porté par Frédéric Barbier (ex-PS), afin de prévoir un taux bas de CSG pour les revenus entre 1200 et 1600 euros, n'a pas eu plus de chance. "C'est attendu sur le terrain", a plaidé en vain le député du Doubs. "On ne marche pas au sifflet ni au fouet" au sein du groupe majoritaire mais "je l'ai dit à mes deux collègues, ils commettent une erreur", a commenté Gilles Le Gendre, le patron des députés LREM.

F.B avec AFP