BFMTV
Dijon

"On a vu le mec nous braquer": la peur dans un quartier de Dijon après qu'une balle perdue a tué un habitant

Après la mort d'un quinquagénaire, tué dans son lit par une balle perdue à Dijon, les habitants du quartier racontent ce qu'ils ont vu de la fusillade et la peur qu'ils éprouvent après le drame.

Toute la façade de l'immeuble est criblée d'impacts de balles. Derrière l'une des portes du premier étage, aujourd'hui scellée, se trouve l'appartement d'un homme de 55 ans, mort dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre après avoir été touché, dans son lit, par une balle perdue tirée lors d'une fusillade sur un hall connu comme un point de deal dans le quartier de Stalingrad, à Dijon.

Un jeune couple habitant d'un appartement du même immeuble explique à BFMTV s'être barricadé et être passé près de la mort.

"On les a vus, il nous a vus", raconte la jeune femme, "ma grand-mère voulait absolument aller voir ce qui se passait. Elle est allée sur le balcon, je lui ai dit 'non, surtout pas'"

"J'étais derrière madame, on a vu le mec nous braquer directement. Je me suis dit: 'qu'est-ce qui va se passer? Est-ce que c'est la fin?'". On se dit quand même qu'on a peut-être été miraculés", raconte son compagnon.

Un quartier connu pour le trafic de drogue

Les habitants de ce quartier expliquent qu'il y a toujours eu du trafic dans le secteur. "Ça se passe relativement bien, ils nous empêchent pas de sortir. Mais c'est gênant, ils sont là en permanence, (...) ils sont bruyants, ils font des roues arrière avec des motos qui n'ont plus de pot d'échappement".

Selon Ingrid, une autre habitante du quartier, la situation s'est dégradée depuis quelques mois: "Depuis six mois, c'est régulier. Il y a des rixes, des bagarres, ça pète de partout vraiment. Ils ne craignent pas les forces de l'ordre", déplore-t-elle.

Pour plusieurs résidents du quartier, la priorité est désormais de déménager au plus vite. "Ils ont tiré partout, c'est la première fois que je vois ça. (...) Moi, je ne reste pas là parce que c'est trop dangereux comme ça. On a des enfants qui sont petits. C'est horrible", témoigne une autre habitante.

Ce lundi, 30 policiers locaux sont déployés dans le quartier, épaulés par 65 policiers de la CRS 8, une unité de policiers d'élite spécialisée dans la réponse aux situations de troubles à l'ordre public, régulièrement déployée pour rétablir l'ordre après des morts liés au trafic de drogue.

Angy Louatah, Maxime Brandstaetter, Sébastien Allec, Guillaume Barki avec Glenn Gillet