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Vol au musée de Dresde: l'essentiel du butin récupéré trois ans plus tard

L'entrée du musée Grünes Gewölbe ("Voûte verte"), le 28 janvier 2022 à Dresde, en Allemagne

L'entrée du musée Grünes Gewölbe ("Voûte verte"), le 28 janvier 2022 à Dresde, en Allemagne - JENS SCHLUETER © 2019 AFP

Une "partie considérable" des oeuvres d'art volées il y a trois ans dans un musée à Dresde, certaines comportant des diamants, a été retrouvée dans la nuit de samedi à Berlin, selon les autorités.

Trois ans après un spectaculaire vol de diamants dans un musée de Dresde en Allemagne, une "partie considérable" des oeuvres d'art volées a été retrouvée dans la nuit de samedi à Berlin, ont indiqué les autorités.

En tout 31 pièces individuelles ont été retrouvées dont l'étoile de poitrine de l'Ordre polonais de l'Aigle blanc sertie de diamants, ont annoncé la police et le parquet de Dresde. Leur découverte intervient en plein procès de plusieurs suspects accusés de ce cambriolage remontant en novembre 2019.

"L'affaire épaulette"

Le 25 novembre 2019, des cambrioleurs s'étaient introduits à l'aube dans le musée Grünes Gewölbe ("Voûte verte") de la ville baroque de l'ex-RDA et y avaient commis leur forfait en quelques minutes.

Ils avaient notamment dérobé une dizaine de parures du XVIIIe siècle, comportant bijoux et pierres précieuses, soit plus de 4.300 diamant, pour une valeur totale assurée qui atteint au moins 113,8 millions d'euros.

Les cambrioleurs avaient également volé un diamant de 49 carats incorporé dans une épaulette, ce qui avait valu à l'enquête d'être surnomée "l'affaire épaulette" par la police de Saxe.

Les pièces volées ont une valeur historique et culturelle "inestimable" et non chiffrable, selon le musée. Les objets saisis ont déjà été transférés de Berlin à Dresde sous la protection des forces de police spéciales. Ils doivent être examinés notamment par des spécialistes des collections d'art à Dresde qui vont vérifier leur authenticité et leur exhaustivité.

Un incendie avait détruit un transformateur électrique situé à proximité de l'établissement, désactivant ainsi les alarmes du musée et l'éclairage des rues adjacentes.

Clan Remmo

Une caméra de surveillance avait continué de fonctionner et filmé deux hommes. Les voleurs étaient entrés par une petite ouverture d'une fenêtre du musée puis s'étaient introduits dans la chambre forte d'Auguste le Fort, prince-électeur de Saxe et roi de Pologne au XVIIIe siècle.

Ces images de vidéosurveillance ont fourni des indices précieux aux enquêteurs qui ont également découvert des traces dans une Mercedes ayant servi aux fuyards, selon le parquet.

En novembre 2020, la police avait mis la main sur trois suspects, appartenant à une bande criminelle très active en Allemagne. Connus sous le nom de clan Remmo, cette bande familiale d'origine libanaise avait déjà été impliquée dans le vol d'une pièce d'or géante de 100 kilos, d'une valeur d'environ 3,75 millions d’euros, dérobée en 2017 au Bode-Museum de Berlin.

Le butin était introuvable jusqu'à présent et les accusés n'avaient jamais parlé au procès. Or, l'essentiel de leur prise a pu être retrouvée grâce à des "pourparlers exploratoires" menés entre la défense et le parquet, en vue d'un possible règlement dans ce procès et la restitution du butin encore existant, selon un communiqué.

Les autorités n'en disent pas plus samedi et renvoient à la prochaine audience de ce procès mardi pour connaître les prochains développements dans l'affaire.

Carla Loridan avec AFP