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Visite de Poutine à Paris: 3 choses à savoir sur la cathédrale orthodoxe du Quai Branly

La cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité à Paris a été inaugurée en septembre 2016.

La cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité à Paris a été inaugurée en septembre 2016. - Patrick Kovarik - AFP

Le président russe Vladimir Poutine en visite en France se rendra à l'église orthodoxe du Quai Branly, après une rencontre avec Emmanuel Macron à Versailles. Ce lieu à l'architecture atypique dans le paysage parisien a connu plusieurs polémiques jusqu'à son inauguration en octobre dernier.

Vladimir Poutine achèvera son voyage diplomatique en France par une visite à la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité à Paris. Située Quai Branly, à quelques pas de la Tour Eiffel, sa construction mais aussi son inauguration ne se sont pas fait sans mal. 

>Une chantier controversé

Le projet du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, qui abrite la cathédrale", est né en 2007 sous l'impulsion d'Alexis II, patriarche de l'église orthodoxe russe. Il reçoit le soutient de Vladimir Poutine et du président de la République de l'époque Nicolas Sarkozy. La construction du centre spirituel symbolise alors le rapprochement des deux pays.

Mais très vite, le projet a du plomb dans l'aile. Le projet sélectionné après un concours d'architecte ne séduit pas le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Invoquant la préservation des voies sur berge, il refuse de délivrer le permis de construire. Un autre projet, moins exubérant que le premier sera finalement retenu.

>Le renseignement, le rôle caché de l'église? 

Une fois le projet lancé, la construction de l'église alimente une seconde polémique. Des intellectuels y voient un outil de propagande et le centre spirituel alimente aussi les fantasmes, accusé d'être une base d'espionnage. La cathédrale a en effet pignon sur rue, localisée près des lieux de pouvoirs parisiens, de l'Elysée à Matignon en passant par le quai d'Orsay.

Comme le rapportait France Culture début 2016, les services secrets français se seraient alors inquiétés de cette présence russe au coeur de Paris, craignant l'installation d'antennes captant les communications. Les services de renseignement auraient demandé la mise en place de systèmes de brouillages dans la zone. Des accusations balayées par l'ambassadeur russe Alexandre Orlov: "De toute façon, on n'a plus besoin des antennes aujourd'hui, avec les moyens modernes", avait-il ironisé dans le JDD.

>Un lieu qui a cristallisé les tensions diplomatiques

Si le lieu a une vocation culturelle et spirituelle, sa dimension politique est forte. Lorsque le chantier s'achève après un chantier de 170 millions d'euros, financé par la Russie, Paris et Moscou sont en pleine brouille sur la Syrie.

La Russie oppose son veto à l'ONU face à la France qui réclame des résolutions appeler à cesser les bombardements aériens sur Alep. Alors que François Hollande et Vladimir Poutine devaient inaugurer ensemble le centre du Quay Branly, le président russe décide finalement d'annuler sa visite.

Carole Blanchard