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Villeneuve-d’Ascq fête ses 50 ans: retour sur la création de la ville, née en plein baby-boom

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Il y a cinquante ans, Villeneuve-d'Ascq sortait de terre sous l'impulsion de l'État. Créée de toutes pièces, elle était censée être l'incarnation de la ville nouvelle. Retour sur l'histoire de cette commune à part.

C'est une ville encore toute récente qui s'apprête à fêter un demi-siècle d'existence. Le 25 février 1970, le décret de création de la commune de Villeneuve-d'Ascq était publié après la fusion des communes d'Annappes, d'Ascq et de Flers. 

Initialement, la commune devait s'appeler Villeneuve-en-Flandre, mais le nom d'Ascq fut préservé en mémoire du massacre perpétré par les SS en avril 1944. A terme, elle devait pouvoir également fusionner avec Lille comme le laisse sous-entendre le nom de l'établissement public - Lille Est - chargé de sa création.

Une ville nouvelle

A l'époque, pour les autorités, cette ville nouvelle doit être un exemple de modernité. 

"Lorsque les ingénieurs des ponts et chaussés conçoivent à partir de 1967 la ville de Lille-Est, ils pensent qu’on va pouvoir planifier l’urbanisme par quartier où il y aurait des habitants, des emplois, des services et des écoles", explique Sylvain Calonne, président de la Société historique de Villeneuve-d'Ascq.

L'ambition première est alors de répondre aux besoins de logements. Selon le plan initial, "l’objectif, c’était de faire une ville de 120.000 habitants", affirme Pascal Percq, journaliste et chargé de mission pour le cinquantenaire. 

Pour faire face à l'arrivée massive de la génération baby-boom dans les études supérieures, elle doit aussi accueillir le nouveau campus de l'université de Lille, suite logique de l'installation de la Cité scientifique en 1957 au sud d'Annappes.

Des progrès et quelques ratés

Le projet initial n'est cependant jamais allé jusqu'au bout. En 1983, l'Etat décide, en accord avec les élus, de stopper l'extension de la ville. L'objectif devient alors de créer une commune qui ne dépasse pas les 70.000 habitants. Aujourd'hui, on en compte près de 66.000. La création de cette ville a toutefois apporté de grands changements.

"Lors de sa création, il y a eu un effort énorme sur le plan architectural", se souvient Pascal Percq, avec "des logements en brique et en bois dès les années 70". Autre révolution: l'arrivée du métro dans l'agglomération lilloise, qui est né avec Villeneuve-d'Ascq.

Un poumon vert

L'autre grande innovation tient à la volonté de faire de la ville un lieu de vie mais aussi de travail. A l'époque "on parlait du job ratio: un emploi par logement", remémore Pascal Percq. Plusieurs sièges sociaux d'entreprises ont ainsi choisi de s'installer dans la ville tandis que les milliers d'étudiants viennent chaque jour sur le campus. 

"A la marge du campus, un certain nombre d’entreprises ont voulu se raccrocher à l'université", rappelle le chargé de mission du cinquantenaire, selon qui le parc scientifique de la Haute Borne représente "plus de 4000 emplois".

Mais ces progrès ne peuvent faire oublier des choix plus problématique. La transformation du boulevard du Breuc en deux fois deux voies a notamment donné une ville "crucifiée par une autoroute et une voie ferrée", se désole Pascal Perq.

"On connait aussi la ville parce qu’elle a apporté un poumon", note toutefois le journaliste "Comme on n'a pas construit toute la ville, elle a 350 hectares de nature et un des plus joyaux de la métropole: le lac du Héron". 

Benjamin Rieth