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Culture

Une touriste restitue des morceaux de mosaïque volés à Pompéi, et qui lui auraient "porté malheur"

Des touristes visitant le site archéologique de Pompéi en 2005.

Des touristes visitant le site archéologique de Pompéi en 2005. - Mario Laporta - AFP

Une touriste canadienne, qui a dérobé lors de sa visite à Pompéi, en 2005, des morceaux de mosaïque les a restitués, persuadée qu'ils lui ont "porté malheur".

C'est une histoire digne d'un roman. Une touriste canadienne, une certaine Nicole, 36 ans, a dérobé des morceaux de mosaïque lors de sa visite en 2005 sur le site archéologique de Pompéi. Si le vol est resté impuni pendant 15 ans, Nicole est persuadée qu'il lui a "porté malheur".

C'est du moins ce qu'elle écrit dans une lettre, relayée par la presse italienne, dans laquelle elle raconte tout ce qui lui est arrivé depuis ce larcin et explique pourquoi elle tient à restituer ce qu'elle a pris. "J'étais jeune et idiote", justifie-t-elle.

"Je voulais posséder un morceau d'Histoire qui ne s'achète pas et je n'ai pas réalisé ni pensé qu'en réalité je prenais un morceau d'histoire figé dans un temps chargé de tant d'énergie négative", poursuit-elle, indiquant sa volonté de rendre les vestiges qu'elle a volés. "Des gens sont morts dans des conditions terribles et j'ai pris des fragments liés à cette destruction", souligne-t-elle, associant la catastrophe qui vit les habitants de Pompéi être ensevelis sous les cendres du Vésuve en éruption en 79 après JC, au malheur qui semble avoir frappé sa famille depuis 2005.

"Je veux juste me débarrasser de la malédiction"

"Depuis ce moment, ma famille et moi-même n'avons connu que de la malchance", indique ainsi Nicole. Elle explique avoir eu deux cancers du sein et deux mastectomies. Sa famille connaît par ailleurs de graves problèmes d'argent. "Nous sommes des gens bien, évoque-t-elle encore, et je ne veux pas transmettre cette malédiction à ma famille ou à mes enfants."

"Je veux juste me débarrasser de la malédiction qui s'est abattue sur moi et ma famille. Veuillez accepter ces artefacts, afin que vous fassiez ce qu'il faut pour réparer l'erreur que j'ai commise. Je suis vraiment désolée, un jour je retournerai dans votre beau pays pour m'excuser en personne."

Le vol d'objets à Pompéi est monnaie courante. De nombreux touristes qui visitent le site s'autorisent en effet à repartir avec un petit "souvenir". En 2018, par exemple, deux quinquagénaires français, avaient tenté de dérober des fragments de terre cuite et de marbre, ils en avaient 13 morceaux dans leur sac à dos. Et en 2014, une autre Canadienne avait restitué un objet volé sur le site... 50 ans plus tôt.

Massimo Osanna, directeur des fouilles de Pompéi, conserve précieusement la bonne centaine de lettres envoyées par les repentis qui tiennent à rendre ce qu'ils ont volé, souvent des décennies plus tard. Nombre de ces courriers évoquent d'ailleurs les malheurs qui se seraient abattus sur leur famille, et la "malédiction" de Pompéi, comme Massimo Osanna l'expliquait au Corriere della Sera en 2015.

Magali Rangin