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Une majorité de Français se dit à l'aise avec le handicap mental

L'acteur belge trisomique Pascal Duquenne. Les Français sont de plus en plus à l'aise avec le handicap mental même si beaucoup reste à accomplir pour faire des quelque 700.000 personnes déficientes intellectuellement des citoyens à part entière, constaten

L'acteur belge trisomique Pascal Duquenne. Les Français sont de plus en plus à l'aise avec le handicap mental même si beaucoup reste à accomplir pour faire des quelque 700.000 personnes déficientes intellectuellement des citoyens à part entière, constaten - -

PARIS - Les Français sont de plus en plus à l'aise avec le handicap mental même si beaucoup reste à accomplir pour faire des quelque 700.000...

PARIS (Reuters) - Les Français sont de plus en plus à l'aise avec le handicap mental même si beaucoup reste à accomplir pour faire des quelque 700.000 personnes déficientes intellectuellement des citoyens à part entière, constatent les associations.

Selon un sondage Ipsos réalisé les 5 et 6 mars auprès de 1.009 personnes, 80% des sondés déclarent connaître ce qu'est le handicap mental, et 78% disent avoir déjà parlé avec une personne handicapée mentale.

"C'est une bonne surprise, je me serais attendu à davantage d'ignorance", commente Régis Devoldère, président de l'Unapei (Union départementale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis).

Il reste toutefois des idées préconçues dans la société : près d'un sondé sur trois (30%) pense qu'un handicapé mental ne peut pas être autonome et 36% considèrent qu'il n'a pas conscience de sa différence, "ce qui est totalement faux", souligne Régis Devoldère.

Pour le président de l'Unapei, l'essentiel est d'accompagner les personnes handicapées dans les transports, les loisirs, à l'école, etc. "L'accompagnement humain, c'est la prothèse du handicap mental", a-t-il résumé

Malgré les progrès réalisés ces dernières années, il manque encore 13.000 places dans des centres spécialisés pour les enfants atteints de handicap mental, a précisé Thierry Nouvel, délégué général de l'Unapei, lors d'une conférence de presse à l'hôtel de Ville de Paris, qui a été suivie d'une manifestation.

Une centaine de personnes, dont l'acteur belge trisomique Pascal Duquenne, se sont rassemblées sur le parvis.

Leur message : "changer le regard des gens sur les handicapés, des personnes très sensibles qui lisent dans le regard des autres", a dit à Reuters Bernadette Tagourti, mère d'une jeune femme trisomique de 23 ans.

Sabine Maria, 88 ans, s'inquiète pour l'avenir d'Arlette, sa fille handicapée de 57 ans présente à ses côtés.

"Les personnes handicapées vivent de plus en plus longtemps, la question de la retraite se pose pour elles aussi", dit-elle.

Les associations soulignent aussi la différence entre les personnes handicapées de naissance et les malades psychiquement atteintes, comme les schizophrènes.

"Nous nous présentons comme des personnes handicapées intellectuelles, parce que le mot 'mental' est trop souvent confondu avec la maladie de la folie", a expliqué Cédric Mametz, président de "Nous aussi" (Association nationale des personnes déficientes intellectuelles).

"Nous respectons les personnes qui sont malades mentalement mais nous, nous ne sommes pas fous", a-t-il résumé.

Pour célébrer ses 50 ans d'existence, l'Unapei organise une campagne de sensibilisation autour du slogan "Ensemble c'est tous" avec Pascal Duquenne comme tête d'affiche.

Elle se traduira notamment par une campagne d'affichage, une exposition d'artistes handicapés au Pavillon Carré de Baudoin à Ménilmontant et un concert au Parc de la Villette le 12 juin.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse