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Culture

Toulouse: un tableau vendu 2,8 millions d'euros à la grande surprise des propriétaires

Un marteau pendant une vente aux enchères en 2008 (Illustration)

Un marteau pendant une vente aux enchères en 2008 (Illustration) - JEFF PACHOUD / AFP

Une famille a vendu aux enchères un tableau de Bernhard Strigel a près de 3 millions d'euros alors que celui-ci était stocké dans une chambre, et que personne ne se doutait de sa véritable valeur.

Un tableau représentant un ange, peint en 1520, a été vendu 2,8 millions d'euros lors d'une vente aux enchères vendredi à Toulouse, par une famille qui n'imaginait pas détenir une oeuvre d'une aussi grande valeur.

L'oeuvre du peintre allemand Bernhard Strigel (1460-1528) se trouvait dans une pile de tableaux, stockés sur un lit d'une chambre d'un appartement toulousain, explique Pauline Maringe, commissaire-priseur de la maison des ventes Artpaugée. Au gré d'un inventaire destiné à une compagnie d'assurance pendant l'été 2021, les propriétaires de l'oeuvre ont demandé une estimation.

"Quand j'ai vu ce tableau, il était dans un état de conservation exceptionnel pour un tableau qui a traversé cinq siècles. On l'a confié à notre expert, qui l'a authentifié", poursuit Pauline Maringe. Elle a d'abord pensé qu'il s'agissait d'une copie.

"L'ange protecteur de la famille"

"L'acheteur n'a pas souhaité révéler son identité, c'est une institution s'est bornée à dire la commissaire-priseur. Il pourrait s'agir du musée du Louvre d'Abou Dhabi, qui a récemment acheté son pendant. "Les deux anges sont, semble-t-il, les morceaux d'un retable. On ignore où se trouve la partie centrale"

Le montant de la transaction pour L'Ange thuriféraire vêtu d'une tunique jaune a largement dépassé l'estimation, de 600 à 800.000 euros.

Dans cette famille de la bourgeoisie toulousaine, le tableau se transmettait de génération en génération et avait été baptisé "L'ange protecteur de la famille". Ils savaient que c'était un tableau de valeur sans pour autant soupçonner qu'il s'agissait d'une oeuvre d'exception. La première trace de l'oeuvre en France remonte à 1816, quand les deux tableaux sont séparés. Bernhard Strigel était le portraitiste de l'empereur Maximilien Ier (1459-1519).

Anthony Audureau avec AFP