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Culture

Renaissance des mythiques "Bains-Douches"

Le mythique établissement des Bains-Douches, 7, rue du Bourg-l'Abbée, va renaître sous la forme d'un hôtel de luxe.

Le mythique établissement des Bains-Douches, 7, rue du Bourg-l'Abbée, va renaître sous la forme d'un hôtel de luxe. - Lionel Bonaventure - AFP

Les Bains-Douches, boîte mythique et sulfureuse des années 80, fermée depuis 5 ans, renaît sous la forme d'un hôtel de luxe.

Dernier vestige des bains publics de 1885, la célèbre petite piscine des Bains trône toujours près du dancefloor. Elle a vu passer bien des people plus ou moins alcoolisés dans les années 80. Haut lieu des nuits parisiennes, les Bains rouvrent leurs portes mardi soir en version bar, restaurant et hôtel 5 étoiles, avant le retour des clubbeurs dans quelques semaines.

Fermée en juin 2010 pour "péril imminent", la mythique boîte de nuit parisienne et l'immeuble haussmannien qui la surplombe ont depuis été entièrement repensés en "hôtel-lounge" par l'homme d'affaires Jean-Pierre Marois, dont la famille est propriétaire des murs depuis plusieurs générations.

Créés il y a 35 ans, "Les Bains-Douches" ont compté parmi les dix établissements de nuit les plus réputés du monde, rendez-vous permanent des stars de passage à Paris. La nouvelle équipe ambitionne de retrouver ce statut laissé vacant.

Le gotha du monde entier est venu faire trempette dans la piscine, plonger son nez dans diverses substances ou siroter une bière incognito.

De Andy Warhol à Mel Gibson, en passant par Basquiat, Prince, Mick Jagger, Madonna, Jack Nicholson, Robert De Niro ou Leonardo Di Caprio, la plupart des grandes vedettes et mannequins sont venues au moins une fois aux "Bains".

De Philippe Stark au street-art

Les nouveaux Bains ambitionnent de devenir "un lieu élégant, hybride, inventif, transculturel et bohème, une scène avant-gardiste, une sorte de club urbain où on peut déjeuner, goûter, dîner, souper, danser...".

La discothèque et son décor noir et blanc créé par Philippe Stark en 1978 sera bientôt opérationnelle. Restés un temps tel un vaisseau fantôme après leur fermeture, Les Bains ont accueilli en 2013 une résidence d'artistes de street-art dont Jérôme Mesnager et Space Invader pour réaliser des oeuvres éphémères "en revisitant l'âme transgressive et underground des Bains", avant le démarrage de l'immense chantier de réhabilitation.

Anne Hidalgo alors adjointe au maire de Paris, aux Bains-Douches en 2013, époque résidence d'artistes de street-art.
Anne Hidalgo alors adjointe au maire de Paris, aux Bains-Douches en 2013, époque résidence d'artistes de street-art. © Eric Feferberg - AFP

Après deux ans de travaux, les nouveaux Bains proposent désormais dans les étages 39 chambres et suites raffinées, toutes avec balcons ou terrasses (de 399 à 2.900 euros la nuit).

Nymphes torchères

Spécialiste de la décoration d'hôtels, Vincent Bastie, et les designers Tristan Auer et Denis Montel signent cette métamorphose. Au rez-de chaussée, une fois franchi le perron du 7 rue du Bourg-L'Abbé (IIIe arrondissement) protégé par ses nymphes torchères d'époque, le vestibule et ses fresques ouvre sur le lobby de l'hôtel, le bar et le restaurant, entièrement laqués rouge de Chine.

De gigantesques dômes-piliers en forme de gouttes d'eau rappellent les thermes d'antan. Au sol, un damier noir et blanc, signature du lieu. Les cuisines ont été confiées au jeune chef Michael Riss.

Dancefloor au sous-sol

Passé par les cuisines de Yannick Alleno, il propose une carte traditionnelle en mode "néo-brasserie chic". Dans l'ancien réservoir d'eau des bains publics, haut de quinze mètres, une salle à manger privée de douze couverts a été aménagée.

Au sous-sol, le club mythique s'apprête à renaître: le dancefloor pourra se transformer en salle de concerts avec une véritable scène en cours de finition. Lars Krueger aura en charge la direction artistique. Sans pour autant être un club privé, les nouveaux Bains assument une sélection à l'entrée "basée uniquement sur l'attitude et la personnalité".

M. R. avec AFP