Quatre mois après les attentats, les Français retrouvent le goût des sorties

Les secteurs du tourisme et des loisirs en France avaient été touchés de plein de fouet par les attentats sanglants de novembre, avec un fort ralentissement de leur activité jusqu'en décembre. Mais depuis janvier, les chiffres de la fréquentation des cinémas, des salles de spectacles et des musées sont plutôt rassurants.

Devant le Palais des Sports de la porte de Versailles à Paris, ce samedi, les spectateurs se pressent: le concert d'Eddy Mitchell affiche complet. "Il faut continuer de vivre et montrer à tout le monde qu'on va de l'avant", confie un spectateur à BFMTV. "C'est comme ça qu'on va montrer à tout le monde que non, Paris n'est pas mort".

Tous les chiffres le montrent: les Parisiens sortent à nouveau. Au Palais des Sports, 2000 à 3000 places sont vendues chaque jour. C'est deux fois plus qu'après les attentats, au mois de novembre. Les salles de cinéma affichent le même enthousiasme, avec 25 millions de billets vendus en février - un record absolu.

"Il y a eu un effet de baisse de fréquentation due aux attentats. Progressivement, à partir de décembre, la fréquentation est revenue à un niveau habituel", indique Marc-Olivier Sebbag, le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).

Les restaurants en zones touristiques encore impactés

La fréquentation des restaurants a bondi également, avec une activité multipliée par deux depuis janvier. Mais il faut le souligner, certains établissements s’en sortent mieux que d’autres.

"Il y a les restaurants qu'il y a en bas de chez soi et les restaurants dans les zones touristiques qui, eux, souffrent énormément aujourd'hui", précise Laurent Fréchet, président des restaurateurs au Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (SYNHORCAT).

Seule ombre à ce tableau, au Stade de France - un lieu directement visé par les attentats - les matchs ne font plus le plein. Ainsi, en février, 52.000 personnes seulement ont assisté à la rencontre de rugby France-Italie, pour 80.000 places disponibles. Et pour France-Russie, du football cette fois, fin mars, à peine 65.000 billets ont été vendus. Mais là encore, l'activité devrait repartir: le coup d’envoi de l’Euro, en juin, va se jouer à guichets fermés.

C. P. avec Antoine Heulard, Audrey Alos et Timothée Leblanc