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Culture

Prêtres Academy : la télé-réalité des curés

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Dans le Doubs, un diocèse a lancé un projet de téléréalité, calqué sur la Star Academy, montrant le quotidien des prêtres.

La Star Academy fait des émules... Depuis le 21 juin, sur Internet, on peut suivre les aventures de la « Prêtres Academy ». C'est à l'initiative du service des vocations du diocèse de Besançon (Doubs), que 3 prêtres, Franck, Christophe et Michel, ont accepté de participer à ce dérivé de la télé-réalité. L'objectif est simplement de montrer dans des vidéos de cinq minutes le quotidien de ces trois hommes d'église âgés de 30 à 48 ans.

Le projet reprend d'ailleurs de nombreux codes de son aîné : générique, logo (une croix remplaçant l'étoile), voix-off, confessionnal, tout y est. En revanche, il n'y a pas d'éliminations, ni de jury. Le prochain épisode sera visible sur le net ce samedi et les deux premiers volets ont déjà sucité 75.000 visionnages.

« Pas pour recruter mais pour lutter contre les clichés »

Romain Marengo, le responsable de la communication au diocèse de Besançon, explique qu'il s'agit de « donner une information positive sur ce que vivent aujourd'hui les prêtres. Ce n'est pas du prosélytisme ou du recrutement pour avoir des séminaristes à la rentrée, c'est tout simplement pour lutter contre les clichés sur les prêtres aujourd'hui. Le prêtre n'est pas avant tout un homme du confessionnal, de l'intérieur, qui passerait son temps à attendre que les gens viennent à lui, c'est quelqu'un qui est au milieu du monde. C'est important qu'on montre cette image, de manière ludique, et c'est ce qu'on a fait avec la Prêtre-Academy ».

S'ils ont choisi ce concept, c'était pour éviter de « faire un documentaire moisi sur « La Vie de Prêtres » qui sera vu 23 fois en 4 ans ». Il s'agissait donc de « trouver une accroche un peu « ovni », avec deux termes complètement antinomiques comme prêtre et academy, puisqu'on n'attend pas le prêtre dans la téléréalité, ce n'est pas du tout une star. Qu'il y ait 23 « vues » ou 150 millions, ils resteront sur Terre, dans leurs paroisses. On ne va pas en faire des évêques pour autant ».

« Un prêtre n'est pas à côté de la plaque »

Ainsi, Michel Jeanpierre, prêtre à Miserey-Salines (Doubs) et ordonné depuis 21 ans, a accepté de participer au projet « parce que le but pastoral était d'utiliser les modes de communication d'aujourd'hui comme Internet pour rejoindre les jeunes. Je trouvais que c'était intéressant de pouvoir dire un peu notre quotidien, avec une réalité qui est la nôtre. Lorsque l'on m'a demandé, j'ai demandé ce qui allait être fait, je ne voulais pas faire le gugusse. C'est un petit clin d'œil à la téléréalité mais après on s'en détourne assez vite. Internet est un moyen qu'on utilise dans toutes les paroisses, un prêtre n'est pas à côté de la plaque, on est bien dans le monde et à l'écoute de ses réalités ».

La rédaction et Dorothée Laurain