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Photo: "Hobbledehoy", le récit paradoxal de l'adolescence

Le livre Hobbledehoy, paru ce novembre chez Terre Bleue, raconte ce moment ténu, difficile à cerner où l'enfant met les voiles.

Le livre Hobbledehoy, paru ce novembre chez Terre Bleue, raconte ce moment ténu, difficile à cerner où l'enfant met les voiles. - -

DIAPORAMA SONORE - Dans un livre au nom mystérieux sorti ce mois-ci, "Hobbledehoy", le photographe Ed Alcock explore cet âge charnière qu'est la pré-adolescence, en observant son propre fils. Des photographies publiées avec un texte inédit d'Emmanuel Carrère.

Ce n'est pas vraiment l'adolescence, mais ce n'est plus l'enfance. Dans la famille Alcock, on a un nom pour cela: "Hobbledehoy". Pendant des mois, le photographe britannique basé à Paris a observé son propre fils, arrivé à ce moment charnière de son évolution, et en a tiré un livre, à la fois universel et terriblement intime.

Le livre Hobbledehoy, paru ce mois de novembre chez Terre Bleue, raconte ce moment ténu, difficile à cerner où l'enfant met les voiles. Il est plus proche que jamais de sa mère, mais déjà, son esprit s'évade. C'est tout le paradoxe qu'Ed Alcock a tâché de fixer sur ces images. Il se rappelle pourtant avoir été lui-même appelé Hobbledehoy, mais il a tourné la page depuis si longtemps qu'il éprouve autant de surprise que les lecteurs face à ce que ses images révèlent.

(Photos: Ed Alcock - Myop ; musique: Edward Hyde)

Ni photos de vacances, ni reportage

Les images de cette série ne sont pas des photos de vacances: dans ce projet, l'auteur est un portraitiste réputé avant d'être le père. Elles ne relèvent pas plus du reportage tant son regard est plein d'affection. Ces photos, ils les classserait dans le domaine littéraire de l'autofiction, genre littéraire paradoxal s'il en est.

Les photographies ont inspiré un texte inédit d'Emmanuel Carrère, lauréat du prix Renaudot 2011 et l'un des écrivains actuels les plus célèbres, auxquels on pourrait attribuer cette étiquette d'autofiction.

Ce texte se base sur un album de photos retrouvées par hasard dans une maison de vacances en location. L'écrivain explique: "S’ils avaient été moches, renfrognés, si leur vie m’avait paru triste ou leurs sourires forcés, j’aurais vite refermé le carton, pensé que non, vraiment, je n’avais pas le droit de surprendre leur intimité".

Olivier Laffargue