Philippe Geluck, le créateur du Chat, expose ses œuvres à Paris

Le dessinateur présente au public au salon parisien Art Elysées, non loin du Grand Palais, une série de toiles, de sculptures et de sérigraphies mettant en scène son célèbre personnage.

Philippe Geluck débarque à Paris. Le dessinateur belge, créateur du facétieux Chat, expose jusqu’à ce lundi au salon Art Elysées, non loin du Grand Palais à Paris, une série de toiles, de sculptures et de sérigraphies détournant avec son humour habituel les conventions de l’art contemporain.

Attendu le 31 octobre avec deux ouvrages - Geluck pète les plombs, recueil de dessins parus dans Siné Mensuel, et le best-of Le Chat pète le feu -, Geluck a reçu carte blanche par la galerie Huberty & Breyne. Il détourne ainsi Roy Lichtenstein, Soulages, Munch ou encore Lucio Fontana, l’homme qui perforait ses tableaux avec une lame de rasoir…

"Francis Lalanne est devenu un symbole"

De passage à Paris, il a accepté de commenter deux pièces, dont une mêle de façon audacieuse Munch à ... Francis Lalanne. "Je ne sais pas s’il a vu cette peinture et si ça l’a fait rire", dit Geluck, qui connaît bien le chanteur qui a récemment annoncé qu'il intégrait la réserve de la gendarmerie nationale.

"Il fallait trouver le nom d’un chanteur qui énerve tout le monde. J'ai fait un petit sondage autour de moi - j'avais déjà ma petite idée - et tout le monde me disait: Francis Lalanne. Donc je ne suis pas le seul responsable. Francis Lalanne est devenu un symbole. Ça fait rire tout le monde." 

Le Cri de Lalanne - Philippe Geluck © Courtesy Huberty & Breyne

Depuis cinq six ans, Philippe Geluck s'amuse à produire des tableaux aux vitres volontairement brisées: "C'est un sujet qui est inspirant", assure le dessinateur d'humour. Le premier de cette série représentait le Chat en pleine partie de billard, brisant la vitre avec sa boule: "Oh, merde", dit-il pince sans rire.

"Des exploits techniques"

La dernière série en date, disponible en quarante exemplaires, est intitulée Sale Moustique. On y voit le célèbre Chat en train d'écraser un moustique avec un marteau.

"Mine de rien, il y a des exploits techniques", s'enthousiasme Geluck. "Il y a trois vitres. Il y a une double vitre blindée avec un film anti-effraction que je fracasse avec une bille de fonte à chaque endroit que je veux casser. Chaque exemplaire est cassé différemment. Ensuite, à l'encadrement, je demande une vitre de protection supplémentaire pour que l’on ne puisse pas recevoir des éclats de verre. C'est un petit truc technique, mais l’effet est saisissant."

Sale Moustique de Philippe Geluck © Courtesy Huberty & Breyne

"C'est hyper inspirant ce qu’a fait Banksy"

D’où vient cette envie de casser des vitres? "Je dois être dans une phase un peu violente, car 'je pète les plombs'", répond Geluck en riant et en citant son prochain livre.

"Je ne sais pas si ça correspond à quelque chose. Il ne faut pas voir des intentions: c’est juste une connerie qui me fait rire", dit-il, avant de dresser un parallèle avec le dernier exploit de Banksy, dont l'œuvre La Petite fille au ballon s'est auto-détruite lors de sa vente aux enchères chez Sotheby's: 

"Ça a été moins relayé que le tableau de Banksy qui se déchire, mais c’est un peu dans le même ordre: c’est jouer avec le concept. C’est évidemment hyper inspirant ce qu’il a fait. C’est fabuleux, mais il l’a fait et ce n’est plus à faire."

Philippe Geluck à Art Elysées © Courtesy Huberty & Breyne

Art Elysées, Avenue des Champs Elysées (75008), de la Place Clémenceau à la Place de la Concorde, Stand 112 A. Ouvert jusqu’au dimanche 21 octobre de 11h à 20h et le lundi 22 de 11h à 18h

Geluck de retour le 31 octobre © Casterman

Geluck pète les plombs (144 p., 20 euros) et Le Chat pète le feu (48 p, 11,95 euros). Sortie prévue le 31 octobre.

Jérôme Lachasse