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Culture

Olivier Marchal : « On ne peut pas relâcher certains coupables »

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Olivier Marchal était mardi 11 mars l’invité des GG, à l’occasion de la sortie de son film introspectif MR73, avec Daniel Auteuil dans le rôle principal.

Alain Marschall : Quelle est l'histoire du film ?

Olivier Marchal : Le film s'inspire d'une affaire que j'ai faite en 1982, quand j'étais à la Brigade Criminelle du SRPJ de Versailles. Il s'agit de l'assassinat d'un couple sous les yeux de leur fille de 12 ans, qui a protégé ses petites sœurs. J'ai retrouvé cette femme 25 ans plus tard, et c'est le déclic qui m'a fait écrire ce film. J'ai eu trois affaires traumatisantes, dont celle-là, qui a été la première qui m'a fait rompre le cordon sentimental avec la police.

Olivier Truchot : Cette loi sur la rétention de sûreté, vous êtes pour ?

Olivier Marchal : En premier lieu, je ne suis pas pour la peine de mort. Dans mon film, la scène de fin est plus un acte d'amour et de rédemption. Le tueur de mon film avait fait plusieurs séjours en prison, pour viol et torture, et il était passé devant 22 comités d'experts psychiatriques qui avaient renoncé à le soigner. Amnistié, il tuait 6 mois plus tard. Je suis contre le fait que ces gens-là soient dans la rue.
Il n'y a pas de perpétuité en France. J'ai connu des histoires où on ne peut relâcher les coupables. Je pense tous les jours aux victimes et à leurs parents. Je ne suis pas objectif, c'est pour ça qu'il n'y a pas de flics parmi les jurés.

La rédaction-Les Grandes Gueules