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Notre-Dame-des-Landes : affrontements entre squatteurs et forces de l'ordre

23 novembre 2012: des gendarmes mobiles délogent des squatteurs à Notre-Dame-des-Landes

23 novembre 2012: des gendarmes mobiles délogent des squatteurs à Notre-Dame-des-Landes - -

Des heurts ont éclaté à la mi-journée entre les forces de l'ordre et les squatteurs du site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, après que 500 gendarmes sont venus vendredi matin déloger les opposants à la construction du site.

Quelque 500 gendarmes menaient vendredi matin une « importante opération » d'évacuation de squatteurs opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique, a annoncé à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
Un correspondant de l'AFP sur place a constaté la présence d'importantes forces de l'ordre arrivées à l'aube. Selon un opposant joint au téléphone, « ça attaque de partout ». « Une importante opération est actuellement menée en plusieurs points sur la zone d'implantation de l'aéroport du grand-ouest à Notre-dame des Landes en Loire-Atlantique », a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet présent sur place. « Cette opération vise à évacuer trois sites occupés illégalement : Le Rosier, La Lande de Rohanne et la Châtaigneraie », a-t-il détaillé.
Depuis des mois, des opposants au projet se sont installés sur le site du futur aéroport, déterminés à y rester. La ferme du Rosier est entourée d'importantes barricades et de tracteurs massés autour.

Bouteilles de verre contre lacrymogènes

Vers 12h, des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants. Alors que deux pelleteuses et une benne se trouvaient sur ce site pour ramasser les matériaux de construction et les outils, plusieurs dizaines d'opposants ont surgi des bois jouxtant les constructions, en jetant bouteilles de verre et cailloux, tandis que les forces de l'ordre répliquaient avec des grenades et bombes lacrymogènes. La Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient collectivement construit de nouvelles habitations le 17 novembre lors d'une réunion ayant réuni entre 13 500 (selon la police) et 40 000 manifestants (selon les organisateurs).

Opération de déconstruction des squatts

« Plus de 500 gendarmes sont ainsi mobilisés afin de permettre à Aéroport du Grand-Ouest de prendre ou reprendre possession des lieux et d'engager immédiatement des travaux de "déconstruction" » des squats, « partout où cela sera légalement possible », a indiqué Pierre-Henry Brandet. Il a également expliqué que serait menée « la saisie et l'évacuation des matériaux, outils et matériels de chantier ». Le porte-parole a insisté sur « la détermination du ministère de l'Intérieur de faire respecter la loi et les décisions de justice, de prévenir les troubles à l'ordre public, et d'empêcher l'installation d'un camp pouvant servir de base de soutien aux opposants les plus radicaux, pour mener des actes de sabotage et des actions violentes sur le chantier de l'aéroport ».

« Hors de question de laisser un kyste s'organiser »

Au-delà du simple squat, les pouvoirs publics assurent vouloir lutter contre l’établissement d’un « camp retranché» à Notre-Dame-des-Landes. « Il est hors de question de laisser un kyste s'organiser, nous mettrons tout en œuvre pour que la loi soit respectée (...) pour que les travaux puissent avoir lieu », a affirmé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls vendredi. « Il s'agissait de ne pas laisser fortifier ce genre de camp », a expliqué également le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée. « Aujourd'hui, la ferme du Rosier va être expulsée et déconstruite, ainsi que les cabanes dans les arbres dans le bois de Rohanne qui avaient déjà fait l'objet d'une expulsion il y a 15 jours, car c'est un cas de réoccupation », a annoncé le préfet.
« Les forces de l'ordre doivent franchir des tranchées, des barricades de plus de 2,5 mètres de haut, dont certaines peut-être piégées d'engins artisanaux », a souligné le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet. « Ces opposants les plus radicaux sont résolus à mener une véritable guérilla pour freiner le chantier de l'aéroport ». L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit remplacer celui de Nantes en 2017 et les premiers défrichements doivent débuter en janvier 2013.

T.de Dieuleveult avec AFP